Aussi superbe sur la forme que "Rouges et Blancs", beaucoup moins sur le fond !!!
De Miklós Jancsó, j'avais déjà vu et très fortement aimé "Rouges et Blancs", où des plans-séquences d'une fluidité magistrale et un superbe noir et blanc filmaient avec virtuosité des épisodes sanglants de la Guerre civile russe de 1918, le tout avec une remarquable absence de manichéisme et un lyrisme fort. Autant dire que dès que j'en ai eu l'occasion, j'ai pas hésité un seul instant à me jeter sur "Psaume rouge"...
Les plans-séquences sont d'une fluidité toujours aussi magistrale, la couleur remplace le noir et blanc mais la photo est tout aussi superbe, la virtuosité est plus que présente ; techniquement "Psaume rouge" n'a absolument rien à envier à "Rouges et Blancs", ce qui est loin d'être un mince mérite.
Par contre ici, l'histoire et le fond pêchent un peu par manichéisme. Le scénario tourne autour d'une grève d'ouvriers agricoles ayant lieu en 1898 face à des propriétaires terriens qui les exploitent sans vergogne avec l'aide de l'hypocrite Eglise et de l'Armée. De cela, Jancsó ne va jamais vers une quelconque ambiguïté, ce sont les gentils ouvriers agricoles (au passage, les hongroises sont vraiment des femmes incroyablement canons !!!) vs les méchants propriétaires terriens et leurs méchants complices, point barre. Ce qui en fait une oeuvre bien inférieure à "Rouges et Blancs" au niveau du fond.
Reste que le lyrisme ne manque heureusement pas d'être présent, en particulier lors de la dernière demi-heure avec une fin fantasmée annonçant des lendemains meilleurs qui fait sérieusement son effet.