Attention, cette critique est un spoiler. Spoiler un film de Shyamalan pourrait être considéré comme un outrage passible de 5 ans d'emprisonnement dans une cellule avec un disque rayé de Jennifer mais là, en fait ça passe. Et puis ce spoil, tout le monde en a déjà parlé. Mais bon, quand même, à titre d'avertissement, arrêtez-vous là si vous voulez garder un brin de surprise.
INTRODUCTION
- Tiens, on irait pas voir Glass au cinéma ?
- Ok mais faudrait que je revois Incassable d'abord. Ca fait presque 20 ans. Et puis faut que je vois Split dans la foulée.
2h30 plus tard...
- J'ai revu Incassable. Enorme. J'ai toujours autant aimé mais pas pour les mêmes raisons. Je ne sais pas si c'est l'âge mais il est d'une profondeur en fait ce film. Après, peut être que je vois des trucs où il n'y en a pas mais... Du coup j'enchaîne avec Split.
2h plus tard...
- Bon, c'est quand même pas terrible cette suite qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Ok pour les prestations des 2 acteurs mais le film en lui même m'a semblé bourré de trucs inutiles. Et puis j'ai pas ressenti grand chose. Le parallèle final avec Incassable...Beurk. Ok, ça crée une espèce de super vilain sur le même principe de réalité flirtant vers le fantastique mais la première fois était faite avec beaucoup plus de classe, de subtilité et de philosophie. Le coup des scarifications... t'as souffert donc c'est bon, tu peux passer. J'ai vomi sur tant de facilité. Bref, plus j'en parle et moins j'ai aimé. Donc pour Glass, je t'avoue que je ne suis pas plus emballé que ça mais bon. Il doit me rester des tickets du C.E.
P.S. : Cette conversation a bien été tenue par deux personnes distinctes.
DEVELOPPEMENT
Split démarre pourtant sur de bonnes bases. La scène initiale de la voiture est d'une efficacité redoutable, lestée d'une angoisse presque figée. Pas de cris, pas d'excès. James McAvoy et Anya Taylor-Joy nous offre un premier face à face intense. Le jeu de l'actrice déjà hypnotique dans The Witch continue dans l'art de faire énormément avec peu. Face à elle, bien que très caricatural dans ses différentes personnalités, James McAvoy détonne. Les deux acteurs sont véritablement l'intérêt d'un film qui n'a malheureusement quasiment rien d'autre à offrir.
On regrettera à la fois une absence totale d'originalité et un huit-clos sous très basse tension, deux choses qu'on retrouvait assez aisément dans l’œil du réalisateur, qu'on passe par Le Village, 6ème sens, Phénomènes ou Signes.
Mais on attend que même. Car il faut avouer que cette "Bête" nous intrigue. Paraîtrait que sa peau est dure comme de la pierre et qu'elle peut grimper sur les murs. Bon ok. Elle peut. Mais quelle importance car le problème de Split, c'est qu'il n'a aucun but, aucun fond, aucune motivation véritable sauf peut-être, ces quelques dernières minutes qui nous font ressortir de nul part notre David/Bruce Willis, toujours incassable mais visiblement pas immortel, pour mettre sur les rails la conclusion de cette trilogie qui ne devait pas en être une, qui n'aurait peut-être pas du.
CONCLUSION
Revoir Incassable juste avant Split était finalement une très mauvaise idée. Mais même sans ça, cette "suite" sur le tard manque cruellement de cachet.