Faire du glorieux, du péplum, il ne suffit pas de le vouloir. S’assurer Christopher Lambertix et Max Von Sydowic, multilingues accomplis, ne guarantissait pas en tout cas que le tournage franco-anglais pût résulter en une grandiose épopée à la gauloise. Il est, en fait, aussi ridicule de réclamer que les personnages s’exclamassent dans leurs idiomes d’époque que de faire ce doublage affreux des interprètes anglophones. On parle de barrière de la langue, mais ce n’est plus une barrière à ce niveau, c’est une fortification.
Fomentant des complots et des plans militaires dont on n’est témoin d’aucun des liens connectant les ordres aux actions, Dorfmann compte sur des dialogues plus que médiocres délivrés avec une fausse verve par les quelques acteurs dont la voix a survécu à la médiocrité. La Guerre des Gaules est sans panache où se déroulent des évènements importants les uns après les autres. On pourrait défendre cette énumération au titre du résumé historique, mais peine perdue : notre culture générale tout comme le générique nous indiquent que la réalité a été abondamment déformée.
Car au-delà d’un César qui a si peu de charisme que je l’ai d’abord pris pour un sous-fifre, et des grands personnages qui se rencontrent à la bonne franquette entre le bottage des fesses d’un druide et une des beuveries (rares scènes supportables parce que difficiles à mal jouer), Vercingétorix est un festival du stéréotype, agglomérat joyeux de légendes inassumées qu’on a collées ensemble au son du ”nos ancêtres les Gaulois”. J’avais fait le pari avec moi-même qu’on entendrait ”le ciel va nous tomber sur la tête” avant le milieu du film : j’ai gagné.
L’œuvre mûrit un peu avec l’avancée de l’histoire, qui se précise autour d’une ”bataille finale” (divertissement cheap, bonsoir) bonifiée par ses décors et la solennité générée on ne sait trop comment, compte tenu notamment de la musique qui est souvent mal à-propos et qui transcende la notion d’anachronisme.
Mauvaise légendification (mystification ?), vulgarisation ratée, film épique arrogant, Vergincé… Cervingé… Le film est aussi ennuyeux que son sous-titre est dur à lire.
Quantième Art