Habillé par une photographie mettant admirablement en valeur les décors intérieurs et extérieurs, Youth développe une réalisation majestueuse à travers une succession de plans au cadrage gracieux et précis dont la beauté poétique est par moments traversée par une torpeur absurde et glaçante d'où point une fugace inquiétude toute lynchéene.
A cette beauté plastique envoûtante et parfois vraiment stupéfiante s'ajoute un casting qui brille par la qualité de ses seconds rôles : Rachel Weisz, toujours radieuse, et surtout Paul Dano, exceptionnel et captivant dès ses premières scènes, et ce sans même qu'il ait à parler.
Sans la dernière demi-heure - pendant laquelle la grâce opère moins et le temps semble soudain un peu long - et un final musical pas très heureux, on tenait là un grand film, puissamment sensuel et joyeusement morbide.