Audaces formelles, cynisme et violence subite sont au rendez-vous de ce remake du The Killers de Robert Siodmak par le réalisateur Don Siegel. Cette adaptation du livre d'Ernest Hemingway prend le contre-pied de l’œuvre initiale en tendant vers l'aspect frontal quand le film de Siodmak faisait dans la suggestion et les ellipses.


Le père de Dirty Harry signe ce qui au départ était un téléfilm, jugé trop violent pour le petit écran. On retrouve le style brut, fait d'explosions de violence subite et de fulgurances visuelles du réalisateur.
Lee Marvin et Angie Dickinson, soit l'un des deux tueurs à gages du titre original et l'héroïne blonde aux magnifiques jambes, fleur bleue et un peu garce, la parfaite femme-fatale du film-noir sont à l'affiche de cette série B aux styles thriller.
Un duo que l'on retrouvera 3 ans plus tard dans l'extraordinaire Point Blank de John Boorman. Le très surprenant Clu Gulager, au visage poupon mais à la détermination tout autre, forme avec Lee Marvin, ce duo de tueurs froids venus pour faire le boulot. John Cassavetes, Ronald Reagan et Claude Akins sont également au casting de ce défilé de tronches de gangsters du meilleur acabit
.
Outre son aspect visuel ultra stylisé, le film de Siegel présente par ses aspérités et son âpreté, faits de déroulement lent du récit parsemé d'explosions d'ultra-violence et de scènes dialoguées ou chacun vient donner sa version des faits, Rashomon n'est pas loin,..., un style de narration proche de celui d'un Sam Peckinpah, autre punk Hollywoodien.


Un cinéma radical qui met à mal les fondements du happy-end. Ici les gangsters ne sont pas des gentlemen classieux et moraux, ils sont là pour faire le boulot et mette de côté le code chevaleresque des bandits romantiques.

philippequevillart
7

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le 10 déc. 2017

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