Le western italien avait trois piliers, trois metteurs en scène qui portaient le même prénom : Sergio. Il y avait Leone, l'inventeur du genre, Corbucci, le dégénéré et Sollima, le révolutionnaire.
Stefano est le fils du dernier, et ça se voit. Comme son père il ne sacrifie pas l'histoire ou les personnages pour faire passer un message même si évidemment, le message est là. Il raconte l'histoire de ces hommes, en uniformes mais perdus et abandonnés à leurs plus bas instincts. Pensant être protégés par la Loi, les frères ou le droit du sol. Il n'édulcore rien, en rajoute sans doute un peu, gourmand qu'il est.
Mais c'est un film, pas un reportage. On a bien quelques scènes caméra à l'épaule pour faire guérilla urbaine, sans doute des réminiscences d'un passé de reporter, mais sinon il lèche la photo, pourlèche la bande-son et y va de quelques travellings propres.
Son père était un photographe de son époque, insufflant dans ses films le souffle de gauche qui soufflait fort dans les années 70. Stefano nous assène en pleine gueule la violence de ces cowboys d'aujourd'hui, de ces bras armés de l'occident, entre cinéma coup de poing et chronique amère d'une société à la dérive.
C'est un film de bande, d'hommes. Des centurions des temps modernes (tiens, ça me rappelle quelque chose mais je ne sais plus quoi...) qui ont conscience d'aller à l'abattoir. Mais qui y vont quand même. Des bœufs mais en hommes, enfin, en flics.
Comme papa, le fiston est doué. Comme papa, il aurait gagné à avoir quelques figurants supplémentaires, mais comme papa, il fait un western.
Un western urbain qui lorgne vers Peckinpah plus que vers papa.
Djieke.
(All Cops Are Bastards. Purée quel titre tu ne trouves pas ?)
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