Résurrection moderne et de bonne facture d'un genre daté et pas toujours reluisant (le whodunnit à la Agatha Christie, qui au cinéma fit rarement des miracles), Knives Out permet à son réalisateur Rian Johson de s'échapper un temps des productions Star Wars, à ses acteurs de prendre leur pied dans des rôles à contre emploi et des compositions jubilatoires (quel casting (!) dont le traitement à quasi égalité permet à chacun de tirer un temps son épingle du jeu), et finalement au spectateur de passer un agréable moment malgré ses lourdeurs de mises en scène et les longueurs de son intrigue faussement tarabiscotée qui part un peu dans tous les sens dans sa seconde partie.
A couteaux tirés a le mérite d'imposer sa modernité, notamment lorsqu'il soulève des thèmes politiques (la perpétuation des inégalités de classe par l'héritage et le traitement des étrangers dans les USA de l'ère Trump), à un genre poussiéreux qui, sans le renouveler en profondeur, en utilise les codes pour livrer un divertissement bien tenu dont on retiendra l'interprétation malicieuse du regretté Christopher Plummer (dont c'est l'avant dernière apparition à l'écran) et celle toute en autodérision du James Bond Daniel Craig.