Je suis tombée dans le panneau de l'affiche Cluedo et du casting vintage chic. Pourquoi? Parce que je suis une femme stupide. C'est quand la dernière fois que je suis sortie d'une salle obscure sans regretter de m'être faite appâtée comme une vulgaire mouche par une motte de beurre bien luisante?
Jamais. Mais j'en redemande on dirait, donc bien fait pour moi.
007, alias Benoît Blanc (Blanc de Poirot?) en détective privé, tout en Tweed et brettelles, façon "égérie de Harrods ou tête de gondole pour les sachets à thé Twinings" est affublé d'un épouvantable accent du Sud des Etats-Unis et ne parvient pas une seconde à nous faire croire à son personnage un peu tartuffe, d'enquêteur à-la-Colombo, genre j'ai l'air couillon pour mieux endormir la vigilance du coupable.
Puis il a le code résolument rétro et délicieusement surannée, parquet qui grince et BMW vintage, qui lui est esthétiquement plaisant et réussi... jusqu'au moment d'une diatribe virulente contre la politique migratoire de Trump (?). On veut bien croire que beaucoup d'Américains ne se remettent toujours pas d'avoir à la tête de leur pays un guignol avec un épi de maïs sur et dans la tête, mais pourquoi s'en prendre au pauvre spectateur - surtout quand il est potentiellement étranger - qui demande juste à diverti l'espace d'une heure et demie?
Enfin, l'intrigue est brouillonne et mal distillée, le casting étoilé sous-exploité et le personnage de l'infirmière Sud-américaine en Bécassine au coeur d'or franchement pénible (exception faite qu'elle est affublée par les différents personnages d'à peu près toutes les nationalités du Continent et ça c'est vraiment drôle.)
En conclusion, passable en pantoufles fourrées, devant la télé, par un après-midi gris et pluvieux, avec une part de tarte aux pommes tiède sur la table basse et un petit coup de pompe non-pénalisant en milieu de film.
Vous êtes prévenus.
Merci de m'avoir lue.
Amitiés,
Dustinette