La nouvelle réalisation de Gore Verbinski est séduisante et donne vraiment l'eau à la bouche avec son esthétique retro années 20 et ses décors champêtres, et n'est pas sans nous rappeler Shutter Island dont l'intrigue est étrangement similaire. Ayant déjà touché à ce genre en réalisant le remake américain Le Cercle, Verbinski signe ici un cauchemar à l'état pur où nos perceptions sont habilement manipulées pour nous faire passer pour fou. De magnifiques images et plans embellissent A Cure for Life et lui dessine une atmosphère très singulière et au combien inquiétante. La bande originale de Benjamin Wallfish est remarquable et participe activement à l'étrangeté visuelle émanante du film. Un huis clos aux allures de cure de purification, A Cure for Life nous raconte une histoire qui s'étend dans la durée (plus de 2h30) mais qui n'est nullement soporifique contrairement à ce que je pensais ! Il y a un tel mystère qui englobe toute cette histoire qu'on suit avec excitation la piste des indices qui s'accumulent au compte-goutte et qui nous conduisent lentement vers une descente aux Enfers avec une tension de plus en plus étouffante. Toute cette ambiance tendue et ce suspense bien tenu excusent une fin un peu tirée par les cheveux mais qui donne une fin digne de ce nom à cette intrigue étonnante. Malgré un style classique assumé dans les décors et les costumes, certaines scènes ne manquent pas de nous traumatiser au sens littéral du terme en faisant appel à nos peurs profondes et endormies. J'avoue avoir fermer les yeux plus d'une fois tellement la limite du supportable est souvent dépassée. Le casting est étonnant car très diversifié et peu conforme à ce type de décor. Dane DeHaan, dont la ressemblance avec Leonardo DiCaprio est déconcertante par moment, campe avec brio ce jeune qui se retrouve coincé et décontenancé face à ce cadre strict et effrayant. Mia Goth, inconnue au bataillon, tient un rôle féminin très étrange mais réussi ! Et quel plaisir de voir Jason Isaacs dans un tel rôle ; il est effrayant et jubilatoire. A Cure for Life a de nombreuses références mais ne manque pas d'avoir sa propre identité grâce à une intrigue dérangeante, une esthétique visuelle saisissante et une gestion du temps très efficace qui nous fait perdre tout repère. Je recommande aux amateurs du genre, mais pas que ! Sueurs froides garanties !