La condition humaine
Lockart est promis à un bel avenir professionnel dans le milieu de la finance. Et ce, alors que son patron, Pembroke, est parti en cure en Suisse sans avoir donné signe de vie et que son prédécesseur est victime d'une crise cardiaque alors qu'il préparait un projet de fusion pour lequel la signature de Pembroke est impérative. Lockart est donc envoyé en Suisse avec un seul mot d'ordre: ramener son supérieur.
Le retour de Verbinski après le flop injustifié de the Lone Ranger était extrêmement attendu. De prime abord, la trame semble prendre une direction similaire au Shutter Island de Scorsese. Mais c'est bien un autre classique de la littérature qui est revisité: le Dracula de Bram Stocker. Non pas pour l'aspect amour éternel porté par le Comte a sa Mina, mais bien pour son troisième personnage principal, Jonathan Harper, dont Lockart semble être la copie conforme: ambitieux et jeune avec l'inexpérience et l'insouciance de la vie, il va voir tous ses fondements remis en question.
Verbinski se sert de ce destin parallèle et nous invite dans sa boutique des horreurs avec une tension omniprésente, des interrogations incessantes et une intrigue sur le côté Dracula-Nina que je tiendrai secrète.
Dan de Haan est parfait, dégageant avec justesse le ressenti de cette transformation: un drame personnel a marqué le jeune Lockart et l'on a l'impression, une fois ce mal connu, que l'acteur l'a également ressenti pour de vrai. Jason Isaacs est également remarquable dans un rôle dont il a l'habitude, même si ici, une certaine humanité se détache par rapport à des rôles précédents tel Lucius Malfoy ou le colonel Tavington. Mention spéciale également à Mia Goth, dont le rôle se doit d'être tenu secret.
Bien que tourné en Bavière, l'on pourrait aisément situer l'intrigue sur territoire grison et les décors naturels sont magnifiquement intégrés à l'intrigue. Un mot également de l'excellente BO signée Benjamin Wallfish, avec des emprunts certains à Danny Elfman (l'univers de Tim Burton est du reste fortement présent).
Le film a réalisé un flop lors de sa sortie US: totalement incompréhensible car l'expérience alors vécue vaut mille fois certains blockbusters cherchant à nous faire devenir comme Lockart au final.
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