Gore Verbinski est un réalisateur particuliers. Avec un style et un esthétisme bien à lui, oscillant notamment entre comédie cynique et conte macabre, Verbinski s'est fait une place de choix dans le cinéma hollywoodien, tant en ne cédant jamais vraiment aux sirènes formatées d'un cinéma grand spectacle actuel de plus en plus policé et aseptisé (Marvel Studio, c'est toi que je regarde), en témoigne l'humour noir de films tels que Pirates des Caraïbes ou même de Rango, film d'animation acide et hors des clous très inventif.


Après la défection critique et publique de son dernier mastodonte : Lone Ranger (qui possède tout de même beaucoup de bonnes qualités), retour a un cinéma plus intimiste pour celui qui a signé l'un des plus gros budget de l'histoire du cinéma (Jusqu'au bout du monde, troisième volet de Pirates des Caraïbes) avec A Cure for Life, thriller médical d'une beauté ahurissante.


C'est par cet aspect que le film frappe tout d'abord : sa direction artistique, élégante et troublante, est véritablement sublime, et servie par une mise en scène inventive et planante, laissant respirer les nombreux cadres magistraux, le metteur en scène ayant pris soin d'exploiter au maximum son décors (les Alpes suisses et un institut transformé en château gothique impressionnant). Ainsi, filmer astucieusement, l'institut devient un personnage à part entière, nimbant l'intrigue d'une ambiance à la fois poétique, fascinante et inquiétante.


La musique de Benjamin Wallfisch est l'un des atouts majeurs du film. Doux, lugubre et brillant, accompagné par une voix soliste vibrante, à la fois lumineuse et inquiétante, le thème d'Hannah, composé comme une berceuse, est le fer de lance de la partition. D'un lyrisme envoutant, il enfonce le clou et enveloppe le film dans une ambiance de grand conte gothique.


Point noir au tableau : la durée (un peu trop longue) de 2h20 handicape sévèrement le rythme du film, qui souffre d'un deuxième acte plutôt lent, entouré d'un premier acte envoutant, et d'un troisième acte baroque en diable, se rapprochant même parfois en terme de symbolisme et d'esthétisme de l'âge du cinéma de genre du studio anglais Hammer.


A Cure for Life est un grand conte gothique et macabre, servit a merveille par une esthétique à coupée le souffle ainsi que par une très grande bonne originale. Un retour en forme d'un des conteurs les plus sous-estimés du paysage cinématographique actuel.

DomCobb27
7
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le 14 sept. 2017

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