A Dirty Shame par Nicolas Montagne
Astérix et le Coup du Menhir version sexe ou Frissons (de Cronenberg) version comédie? Avec A dirty Shame, John Waters revient au sexe après la pure provocation de Pecker et Cecil B. Demented. L'une de ces obsessions les plus affirmées est personnifiée par Johnny Knoxville, sorte de Jesus du sexe qui vient répandre la bonne parole à coups de cunilingus et autres gâteries du meilleur goût. Le tout est filmé de manière assez soft et moins provocatrice qu'au début du sauvageon de Baltimore (l'âge?), et même si l'ambition est moindre et le message moins fort que dans ses autres films, on ne peut qu'être enthousiaste à la vue de cet ovni du cinéma américain.
Encore une fois, Waters parvient à nous étonner avec ses personnages hauts en couleur et par les choix appropriés au casting: ainsi, Tracey Ullman devient une américaine puritaine transformée en putain nymphomane, Selma Blair endosse le rôle d'une obsedée qui fait du 500 en tour de poitrine (bonnet Z), le rockeur Chris Isaak est un mari dépassé par les événements,... Le voisinage n'est pas en reste puisque la plupart est constitué de conservatistes purs et durs, mais aussi d'une bande de gay bears qui choquent les familles à force de cris de jouissance,...
Donc, si le scénario est meilleur cette fois, si Waters a toujours le don de nous faire rire grassement, le tout a comme un goût agréable mais fugace et on attend avec impatience le jour où notre dandy à la moustache crachera à nouveau son venin sur la société américaine qui en a bien besoin de nos jours...