On commence ce film soi-disant "engagé pour le droit des femmes à disposer de leur sexualité" (élue pub mensongère de la décennie) avec des personnages absolument écœurants : discours haineux et stupides (homophobes et misogynes au point de nous faire saigner les oreilles). On a rapidement une seule envie : fracasser les plateaux-repas de ces jeunes écervelés sur la caverne résonnante (et non "raisonnante") qui leur sert de tête. On déteste d'emblée ces deux jeunes hommes qui enchaînent les rabaissements des filles et on aimerait secouer les deux sottes qui se laissent faire : leur argumentation pro-femmes est tellement gangréné par les clichés idiots, les jeux de mots de cour maternelle et les raisonnements par l'absurde, que l'on n'y croit pas. On les trouve tout aussi écervelées que les deux violeurs (il faut bien employer le mot, face à ce chantage sexuel honteux, car le film semble plus gêné de l'utiliser pour décrire les deux hommes que de nous infliger des scènes d'amours gratuites et voyeuristes). On ne se consolera pas des dialogues particulièrement affligeants, qui nous vident la tête de toute substance intelligente, entre les blagues puériles, les injures (d'une violence inouïe) utilisés comme des ponctuations, ou les propos haineux (femmes et homosexuels confondus), rien à sauver de ces lignes de textes épuisantes qui donnent des furieuses envies d'appuyer sur la touche "Mute" de la télécommande. Au final, aucune évolution des personnages, les deux petites frappes restent toujours dans leur état d'esprit, les deux filles leur font la même crasse (elles ne valent donc pas mieux qu'eux) et l'une s'enfuit avec dealer rencontré la veille et qui la traite avec autant de respect qu'une poupée gonflable vendue dans un magasin pour adultes. D'ailleurs, on a cette impression dérangeante durant tout le film que les femmes ne sont au final que ce genre de poupées pour adultes frustrés, un bien désolant spectacle que les discours (très) puérils des filles ne dénoncent jamais sérieusement. Il faudra apprendre à parler, avant de se lancer dans un plaidoyer égalitariste.