A.I. Intelligence Artificielle par Aurélien Boucher

Dans un XXIème siècle, où la fonte des glaces a submergé la majorité des terres habitables et provoqué famines et exodes, les robots sont devenus une composante essentielle de la vie quotidienne et assurent désormais la plupart des tâches domestiques. Pourtant, le professeur Hobby veut aller encore plus loin en créant le premier androïde sensible : un enfant capable de développer un vaste répertoire d'émotions et de souvenirs. Peu après cette annonce, David, un robot de onze ans, fait son entrée chez Henry et Monica Swinton, un couple dont le jeune fils a été cryogénisé en attendant la découverte d'un remède pour guérir sa grave maladie. Bientôt abandonné par sa mère adoptive, David entame un périlleux voyage à la recherche de son identité et de sa part secrète d'humanité.

A.I INTELLIGENCE ARTIFICIELLE est un excellent Spielberg sous estimé adapté de la nouvelle de Brian Aldiss. Ce film était surtout censé être réalisé par Stanley Kubrick, mais le réalisateur est décédé en 1999 et c'est Spielberg qui est chargé à reprendre le projet, et en prenant en rôle principal le jeune Haley Joel Osment, révélé avec SIXIEME SENS, et que Spielberg voulait pour incarner Harry Potter, mais dont le choix a été refusé par l'auteure.
L'histoire de ce film est excellente, sur un enfant robot crée et capable de développer un vaste répertoire d'émotion et de souvenirs, qui va être adopté par une famille dont le fils est tombé dans le coma. Mais ses actions sont imprévisibles (surtout de par la provocation par Martin, qui a pu être guéri du coma) et il se retrouve abandonné par sa mère adoptive (beaucoup plus attachée à lui). Il se lance dans une quête spirituelle pour devenir un réel petit garçon, et trouver l'amour auprès de ses nouveaux parents, tout en étant accompagné par Gigolo Joe, un mécha qui est chargé de simuler des rapports sexuelles.
Le tout est vraiment excellents, avec les thématiques du futur d'anticipation, et de l'intelligence artificielle. L'histoire est surtout un PINOCCHIO moderne, aussi bien dans le fil conducteur de l'intrigue, que l'inspiration du personnage principal, qui veut retrouver la fée bleue pour le transformer en vrai petit garçon.
On enchaine les genres à travers l'histoire, avec le drame humain dans sa première partie qui est très bonne avec des moments drôles et des passages attachants entre David et sa mère, et la suite du film qui ressemble à une sorte de film d'aventure à la Pinocchio pour la quête spirituelle, avec également des passages assez sombres notamment avec les robots démembrés qui sont capturés pour être détruit dans une fête foraine (modernisation du cirque de Stromboli). Et la grande force de l'histoire est toute la troisième partie :

Les personnages sont excellents et attachants, et surtout très bien interprétés, que ce soit Haley Joel Osmant qui reconfirme son jeune talent après Sixième Sens, ainsi que les autres acteurs comme William Hurt et Jude Law. Avec aussi d'autres personnages attachants, comme l'ours robot Teddy.
Et la mise en scène de Spielberg est excellente, avec un excellent visuel dont les décors à la Cyberpunk de Rouge City, la lumière surexposée qui donne une véritable ambiance defois une ambiance menaçante, notamment lors de la capture des robots avant la fête foraine), ainsi que d'excellents plans séquences

Et les décors de Manhattan sont excellents avec le côté ville abandonnée et engloutie par les eaux. Sans oublier également le superbe visuel poétique dans la scène sous marine.
Et la musique de John Williams est excellente.
Un excellent Spielberg sous estimé et assez oublié, qui est très touchant, notamment dans sa fin.