L'homme est libre de choisir, et c'est ce qui fait de lui un homme.
A l'Est d'Eden le premier film de la Trilogie fantastique de James Dean semble déjà être un rôle, un film, un livre écrit pour lui.
Adaptation du très connu roman de John Steinbeck, A l'Est d'Eden d'Elia Kazan que je découvre en passant est un film grandiose car il met en scène formidablement un drame familial comme on n'en voit plus. Cal est jeune, vivant, beau mais vit au jour le jour, son frère, lui, est tout le contraire, distingué, il a une copine, fait des études mais il a le plus important : l'amour de son père...
Cal se bat pour l'avoir, il va tout mettre en oeuvre pour récupérer l'amour de son père au risque de découverte parfois...surprenante !
Elia Kazan adapte alors parfaitement l'oeuvre de Steinbeck. La peinture historique des années 1910 est magnifique. La retranscription d'une époque où l'Amérique voit se profiler la Première Guerre Mondiale, en découle cette scène fascinante de cet émigré allemand pris à parti par ses propres voisins alors que la veille, tous était amis.
C'est esthétiquement magnifique, les décors, les paysages sont beau, Elia Kazan met en scène parfaitement l'ensemble.
A l'Est d'Eden est une tragédie familiale porté par une histoire à la fois triste et magnifique, Cal va alors passer de "méchant" frère à gentil. Mais on le capte dés le départ que c'est lui qui le plus son père et vice versa, c'est Cal qui va chercher d'où il vient, c'est Cal qui assure les arrières de son père, c'est Cal aussi qui rend heureuse la copine de son frère (bon....c'est pas très intègre ça tout de même). En interrogeant la transmission, la jalousie familiale et la solitude, Elia Kazan force le respect et livre un drame formidablement mené....
....mais surtout un drame porté par un James Dean formidable, on ne peut pas parler de ce film sans aborder James Dean. Acteur fantasque, charismatique, insolent mais aussi fragile, incompréhensible. Sa performance...si on peut parler de performance car on aurait presque l'impression qu'il ne joue pas. Que c'est lui Cal et que Cal c'est Jimmy. Il envoute, capte comme rarement un gars l'a fait. Ce regard, cette posture, cette démarche, James Dean fait à lui seul un film qui le rend encore plus beau.
Une oeuvre formidable, esthétiquement extra, écrite avec minutie et sensibilité. Un drame familial de très haute facture, un chef d'oeuvre de plus pour un James Dean qui aurait pu en faire tant d'autres...oh oui tant d'autres.....