De boue les morts
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le 4 avr. 2015
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La désillusion, c'est celle de Paul Baumer et de ses camarades de classe, élèves d'un lycée d'Allemagne qui décidèrent d'arrêter leurs études sous le vigoureux appel patriotique de leur professeur (une scène d'ouverture qui à elle seule vaut le détour) pour s'enrôler dans l'armée. Ces jeunes gens, qui pour certains ne se sont engagés que pour éviter de faire défaut à leurs amis et ne pas être marginalisés, vont vite être dépassés par la guerre.
Lewis Milestone nous fait découvrir l'horreur de la Grande Guerre à travers cette histoire (adaptée du roman éponyme), et propose une vive critique du système qui pendant tout le conflit a appelé à ce que des Allemands s'engagent valorisant l'idéal guerrier et la mort pour la patrie. Et ce en dépit de tout bon sens, comme le montre une des dernières scènes où
Paul, après avoir vu tous ses amis mourir et la réalité d'un champ de bataille, passe devant son ancienne salle de classe lors d'une permission. Il découvre que les millions de morts et la défaite latente de l'Allemagne ne suffisent pas pour faire changer d'avis son enseignant, qui continue de haranguer ses élèves.
Paul Baumer retourne alors au front, le seul endroit qu'il lui reste dans sa vie changée à jamais par la guerre.
Certes, le message du film, politique, est simple : sachez remettre en question la légitimité de l'autorité de l’État avant de vous y soumettre et de risquer votre vie en allant au combat pour les valeurs qu'il défend. Mais cette histoire, l'innocence de ces personnages, et ces images ont une force inouïe.
Ce film date de 1930, et pourtant, tout y est. Un grand film de cinéma.
Créée
le 27 mai 2020
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