Bon, disons les choses clairement : « A la poursuite de demain » se trimballe quand même quelques boulets. D'abord, cette introduction gentille et plutôt longuette, mais aussi ce dénouement à la limite de la propagande stalinienne
(franchement, c'est quoi ces images de champs de blé à perte de vue??),
sans parler d'effets spéciaux numériques poussés jusqu'à l'extrême de façon parfois sidérante (certains décors sont... comment dire...), si bien que j'avais parfois les yeux qui piquaient sévèrement. Heureusement, entre ce début et cette fin peu convaincants, il y a tout de même une aventure renouant avec un certain bonheur avec les classiques de science-fiction des années 50-60, le scénario offrant plusieurs pistes séduisantes et une poignée de jolies réflexions, agrémentée de quelques scènes vraiment réussies
(la fausse boutique dirigée par des robots et surtout le passage dans la Tour Eiffel).
Dommage donc que cette esthétique criarde vienne limiter le charme de cet hommage rétro, heureusement relevé par la présence d'un impeccable George Clooney, joliment secondé par la charmante Britt Robertson et la prometteuse Raffey Cassidy. Bref, d'un côté je suis un peu frustré que ce beau projet à contre-courant des blockbusters habituels soit pollué par cette esthétique en toc et une intrigue parfois à la limite de l'incompréhensible, gâchant ainsi plusieurs passages (notamment dans le dernier quart). De l'autre, voilà tout de même une œuvre faisant des choix intéressants, offrant un rythme à la fois posé et attrayant tout en bénéficiant de chouettes idées (la « Brad Bird's touch », peut-être?), rendant malgré tout le spectacle fréquentable. Sympa, sans plus.