Véritable surprise que fut ce « A plein temps » qui se révèle être un véritable drame social filmé avec des allures de thriller. Un peu comme si Ken Loach rencontrait David Fincher. Eric Gravel va nous offrir un film au rythme et au suspense haletant témoignant d'une violence sociale.
C'est un film qui traite de thématiques propres au drame social : les obligations d'une mère célibataire, les relations employeurs-employés, l'effet « rythme effréné » du quotidien … Mais au delà des thématiques « déjà vu », Eric Gravel va littéralement donner un tempo très réaliste au film en filmant de manière très angoissante ce quotidien au sein de la capitale qui devient un véritable enfer. Il suffit d'y voir comment sont filmés les transports en commun. Paris est souvent filmé comme le lieu des opportunités et des possibilités. Eric Gravel filme Paris comme le théâtre des échecs. Ajoutez à cela une musique oppressante donnant l'impression que le personnage joué par Laure Calamy est dans un étau.
On peut noter dommage le fait que le scénario essaie de complexifier le sujet alors que le sujet d'origine est si fort. J'aurais préféré plus de simplicité dans le déroulement. Néanmoins, ce film est une vraie réussite et une belle réponse aux ignares critiquant la lenteur du cinéma français.