Quand j'ai vu le film, je n'avais pas lu le synopsis, je n'avais pas regardé la bande annonce, j'avais juste choisi de le regarder parce que c’était un Kitano, et que je pensais pouvoir être tout sauf déçu.

Les rideaux se lèvent, les lumières tamisent, le film commence.
Shigeru me paraissait être un prétentieux qui ne parlait à personne parce qu'il prenait tout le monde de haut. Et ... c’était vrai. Malgré le fait qu'il soit sourd et muet, il n'a cesse d’être impassible et froid comme un roc tout le long du film. Pourtant ce cœur de plomb attire cette étoile doré qu'est sa copine Takako qui est à la fois tendre, possessive et passive; qui ravive sa flamme.

Tout le long du film on n’écoute pas, mais on comprend. On comprend les sentiments, les ambitions. Comme dans Hana-Bi, Takeshi a su utiliser le silence pour nous guider et nous montrer quelque chose de profond. Pour les uns, ça peut être l'amour pour les autres, c'est qu'avoir atteint notre but nous permet de mourir en paix. Que le chemin de notre vie peut simplement changer grâce/à cause d'une rencontre/découverte.

Si Shigeru parait si fort, Takako l'est encore plus, à soutenir son amant, et à le regarder se déchirer. Approuvant tout ce qu'il lui arrive sans jamais - quasiment - rechigner jusqu'au dernier battement.

Cependant, le silence ne fait pas tout, la musique - LA MUSIQUE ! - Omniprésente nous enivrent d'une certaine nostalgie, d'un bonheur inexpliqué. Je félicite Joe Hisaishi qui a encore une fois fait un fabuleux travail et une musique magnifique. Les bruits des vagues nous apaisent et à la fois nous terrifient. Et la fusion de cette mélodie et de la nature nous expédient simplement dans une oeuvre d'art.

Takeshi Kitano nous l'a bien assez montrer, il adore filmer la Mer. Car elle est puissante et inébranlable ? Je ne sais pas. Parce qu'elle représente des larmes inépuisables ou les méandres de la vie, probablement. Selon moi, il met en lumière ce lieu comme l'endroit où la vie se crée et se termine mais surtout comme une place de méditation où les Hommes font des choix.

Il n'y a pas que les Yakuzas qui montrent les capacités de l'auteur-réalisateur, cette romance en atteste.
genjitakiya
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le 27 avr. 2014

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genjitakiya

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