Lorsque l'admirable laisse place à un vide marmoréen.

J'ai commencé le film profondément convaincu je j'allais voir A Serious Man des frères Cohen. Bon j'ai vite compris mon amalgame quand même, je suis pas si stupide ; mais ce n'était pas vraiment le genre de film que je m'attendais.

La mise en scène est absolument parfaite, rien à dire. Le film est filmé de la manière la plus esthétique possible, ce permettant de rendre compte d'une ambiance parfaitement réaliste.

Le jeu des acteurs mérite à être complimenté. Colin Firth est excellent, à la fois pudique et réaliste, s'éloignant complètement de toute caricature. C'est parfait bien que ça manque un peu de vivacité. Enfin c'est le rôle qui veut ça. Matthew Goode (Jim) et Nicholas Hoult (Potter), personnages étonnants de plasticité, viennent compléter avec mérite un casting bien peu fourni ; les personnages sont peu nombreux. Premier défaut.

Le faible nombre de personnages fait que l'on tourne peu à peu un rond. Il se passe rien de nouveau après 30 minutes de film ; c'est un peu gênant. Ma note baisse de 7 après une demi heure à 4 à la fin. "A single Man", tout est dans le titre. Il est seul ; et puis voilà. Il y avait Jim oui...cet étudiant sans grand intérêt, on a pas grand chose à se mettre sous la dent. Bref, on s'emmerde.

La mise en scène et la réalisation sont aussi prétentieuses l'une que l'autre. Tom Ford veut nous montrer qu'il fait du beau; Il l'étale tellement, qu'il ne reste plus grand chose sur la tartine. "Regardez, je sais aussi filmer". Pas besoin d'une heure 40. Tom se prend complètement au sérieux. À la fois dans sa technique et dans le propos de son film.

Propos qui sonne bien creux, j'en ai peur. Oui, il est déprimé. Bon. Il était heureux, il ne l'est plus. Veut-il se taper cet étudiant ? On ne sait pas. La réflexion s'arrête malheureusement bien vite.

Le consensus de mes éclaireurs (aucune note au dessous de 6), comme de ceux de mes amis qui l'ont vu me surprend. A Single Man part d'une bonne idée. C'est bien filmé, bien joué, bien mis en scène. Il fallait seulement creuser ces personnages et créer un scénario ; travail que l'on fait habituellement en amont du tournage. Ni l'un ni l'autre n'ont été fait.

Créée

le 16 sept. 2012

Modifiée

le 16 sept. 2012

Critique lue 1.9K fois

23 j'aime

1 commentaire

Thomas_Dekker

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

23
1

D'autres avis sur A Single Man

A Single Man
Nushku
9

Just get through the goddamn day

Le cadre du film, situé en Californie en pleine crise de Cuba, est somptueux. Le héros est habillé comme un dieu, encore plus que Don Draper de Mad Men, vivant dans une glass house héritée de Frank...

le 29 mars 2011

69 j'aime

24

A Single Man
takeshi29
9

Quand un vieux bouffeur de cinéma blasé est bouleversé...

http://youtu.be/JK45fn7wGMc Voilà la raison pour laquelle le cinéma continue à me dévorer, et peut-être aussi la raison pour laquelle je suis parfois sévère avec certains films : celle de sortir...

le 18 juil. 2011

63 j'aime

11

A Single Man
Oberyn
10

La tristesse d'un homme

Années 1960. George Falconer perd le goût de vivre quand il apprend par téléphone la mort de son compagnon, Jim, avec qui il partageait sa vie depuis seize ans. (Il ne sera même pas autorisé à aller...

le 28 déc. 2013

55 j'aime

19

Du même critique

In the Court of the Crimson King
Thomas_Dekker
9

Confusion will be my epitaph.

Magnifique. Sans doute le meilleur album de progressif jamais créé (si l'on met Pink Floyd à part bien entendu). L'album est juste une définition de ce qu'est le progressif ; un album concept symbole...

le 5 mai 2012

46 j'aime

9

2001 : L'Odyssée de l'espace
Thomas_Dekker
5

Kubrick ou le talent de faire croire à son génie à travers une oeuvre nébuleuse et insignifiante.

"2001 : l'odyssée de l'espace, on l'aime ou on le déteste." C'est complètement faux. Il existe un relativisme très fort concernant ce film qui fait que le nombre de 5/6/7 est important sur...

le 24 juil. 2012

44 j'aime

30

La Haine
Thomas_Dekker
3

La haine, c'est comme la banlieue : un cauchemar

Kassovitz s’aime. Il veut être génial et il se croit génial. Le problème c’est qu’il ne l’est pas. Chacun de ces plans est supposé étaler tout son génie. La haine est un navet, je le clame haut et...

le 16 nov. 2012

41 j'aime

47