Depuis quelques années, le cinéma coréen explose tout sur son passage. Avec désormais son paquet de chef d’œuvres et de surprises, il est normal de voir des critiques négatives se répéter à son propos.
J’en citerai alors deux, qui sont parmi les plus récurrentes : une maladroite internationalisation, et d’inévitables montées de violence. Ces reproches étant avant tout destinées aux films les plus « connus », ils ne définissent évidemment pas entièrement ce que peuvent proposer les coréens. Si on s’en tient à l’observation, A Taxi Driver n’échappe pas à la règle. On y trouvera bien cette sorte d’internationalisation et un pic de violence visuel et psychologique.
Cependant, tout ici est fait pour la meilleure et la plus banale des raisons : C’est l’Histoire.
De ce point de vue, il pourrait s’agir aujourd’hui du film le plus important sorti du pays du matin calme.
Mai 1980, Kim Sa-bok, chauffeur de taxi lambda à Séoul ne serait pas contre un peu plus de sous dans sa poche. Il apprend qu’un étranger est prêt à donner une bonne somme d’argent pour être emmené à Gwangju.
Mai 1980, Jürgen Hinzpeter, simple journaliste, se rend en Corée sans savoir que sa caméra captera les images les plus cruciales de toute sa carrière.
Mai 1980, date primordiale pour le pays en quête de démocratisation. Entre loi martiale et émeutes, l’enfer semble sur terre pendant quelques instants.
Pour peu qu’on n’en sache pas trop sur son scénario, on sera surpris par le passage d’un film au grand capital sympathie et au comique léger à un film dur et poignant.
Porté avant tout par le plus que parfait Song Kang-Ho, le film frappe fort et s’avère juste dans tout ce qu’il fait. Il est vrai que certains moments nous sortent un peu du côté réaliste voulu, mais ces moments sont tous justifiés et aucune scène ne rabaisse le niveau. Les émotions sont telles qu’à la fin, ne soyez pas étonnés si, comme moi, quelques larmes font surface.
Pas grand-chose à dire à part que c’est un immanquable.
2017, une nouvelle pépite s’ajoute dans le cinéma sud-coréen.