Travis Bickle, un jeune homme du Midwest et ancien marine, est chauffeur de taxi de nuit à New York. Insomniaque et solitaire…
Et merde, je me suis encore trompé de film.
Outre l’humour totalement foireux autour d’une blague, maintenant éculée, qui me sert d’introduction : A Taxi Driver est un film coréen, qui relate le soulèvement populaire (majoritairement étudiant et syndical) de la ville de Gwangju dans les années 80 face à la dictature militaire de Chun Doo-hwan du point de vue d’un chauffeur de taxi de Seoul et de ses compagnons de fortune.
C’est mon 4eme film coréen et déjà le second à traiter de cette période de crise avec Memories of Murder dont on retrouve l’un des acteurs principaux, le décidément fantastique Song Kang-Ho qui m’a encore une fois complètement bluffé de par sa bonhomie inhérente et la complexité de son jeu.
Celui-ci interprète Kim Sa-Bok, chauffeur de taxi présenté (au début du film) comme naïf et quelque peu réactionnaire qui, motivé par l’appât du gain, va conduire Jürgen Hinzpeter, un journaliste allemand, au cœur de la ville de Gwangju alors théâtre d’une véritable guerre civile.
Si la première partie du film n’est pas sans rappeler un certain cinéma Français populaire avec son ton comique à la limite du burlesque et son célèbre schéma de « l’étranger paumé dans un environnement qui n’est pas le sien » le film s’enracine par la suite de plus en plus profondément dans la violence et la noirceur de la réalité de l’époque, jouant parfaitement la carte du décalage avec une précision et une finesse millimétrées.
Le tout orchestré d’une main de maitre à travers une mise en scène et une ambiance sonore irréprochables, le film pourrait (comme moi) vous surprendre au point de vous émouvoir aux larmes.
Encore une fois complétement mis au fraises par ce que je viens de voir (j’ai hésité à lui mettre 10…), le cinéma coréen place la barre très haut dans mon estime et c’est avec plaisir et impatience que je vais continuer à arpenter les sentiers cinématographiques du pays du matin calme.