A Taxi Driver, c'est l'histoire d'un chauffeur de taxi coréen qui prend comme passager un journaliste allemand, pour l'emmener à Gwangju où se déroule un énorme soulèvement populaire. Naïf et motivé par la forte somme d'argent proposée par le journaliste, le chauffeur ne va pas se poser de question et accepter la course.
La première moitié du film a un coté comédie burlesque, où tous les défauts de caractère du chauffeur sont mis en avant (vénal et menteur, faisant croire au journaliste qu'il parle anglais uniquement pour pouvoir récupérer la grosse somme d'argent offerte; naïf vis à vis de la gravité de ce qui est en train de se dérouler à l'autre bout du pays), et où le journaliste semble être un simple touriste en train de visiter une culture étrangère pour la première fois.
Mais.
Une fois arrivés sur place, ils vont tous deux faire face à l'horreur de la réalité, à la violence brute (qui ne nous est jamais épargnée), et ils vont tous deux prendre un bon coup de poing en pleine face (tout comme nous d'ailleurs, car la légèreté de la première partie finissait presque par nous faire croire que tout était normal, et que le journaliste exagérait ce qui se passait à Gwangju).
Et plus on avance, plus c'est pire.
J'ai l'habitude du cinéma coréen, que j'adore, mais je ne connaissais absolument pas le sujet de fond, sur Gwangju. Et je me suis clairement laissé avoir par l'affiche, parce que j'ai vraiment été surpris de la gravité du sujet, et j'ai eu le coeur retourné pendant la seconde moitié du film.
Tout est parfait autant dans la réalisation, le cadrage au millimètre qui se concentre juste sur ce qu'il faut, les acteurs sont excellents (avec comme toujours Kang Ho-Song qui nous émerveille de la simplicité et la justesse de son jeu, autant dans les moments comiques que dramatiques).