Comme toujours dans le cinéma de Jia Zhangke, la fiction est toujours étroitement entremêlée au réel, l'un inspirant l'autre et vice versa. Avec A Touch of Sin, le cinéaste compose, tel un peintre, une dénonciation sociale qui s'inscrit pleinement dans les préoccupations socio-politiques d'une Chine en proie à un capitalisme industriel sauvage.
D'un regard remarquablement juste, en prenant le soin d'éviter le cynisme, le misérabilisme ou la tentation moralisatrice, Jia Zhangke filme et lie le récit intime de plusieurs personnages dont les destins se ressemblent et se répondent : l'injustice et l'humiliation sociale généralisée et banalisée appelant tragiquement à l'avènement de la justice personnelle. Cette oeuvre teintée de révolte et de dénonciation interroge directement les tourments de l'âme humaine où cohabitent et surgissent violence et folie.