Présenté au festival de cannes 2013, "A Touch of Sin" a remporté le prix du scénario. On connaissait Jia Zhang Ke pour "Still Life" ou encore "24 City", ici il nous revient avec sa nouvelle oeuvre poignante et intense. Pour ce film, Jia Zhang Ke s’est inspiré de quatre faits divers chinois très violents et significatifs du malaise de la société actuelle. Longtemps censuré, l’artiste a pu tout de même sortir l’un de ses films pour la première fois en 2004 pour "The World". Avec "A Touch Of Sin", Jia Zhang Ke appui fort et fait ressortir un quotidien délicat ainsi qu’une société escarpée.

Dahai, un mineur exploité par l’extrême corruption de ses patrons, décide de prendre les armes. San’er découvre les possibilités qu’offrent son arme à feu. Xiaoyu, hôtesse d’accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement de deux clients fortunés. Xiaohui change de travail sans arrêt dans des conditions de plus en plus extrêmes. Quatre personnages totalement différents qui symbolisent tous une idée du malaise planant sur la société chinoise actuelle.

Avec cette fresque, Jia Zhang Ke nous livre un scénario d’une grande finesse mélangeant violence et message fort. Nous suivons quatre personnes que tout oppose, si ce n’est leur condition d’exploité, poussées à bout par la société. Le réalisateur explique avoir voulut construire son histoire sur un seul fait divers. Après réflexion, il a finalement opté pour un mélange de quatre histoires, afin d’accentuer le malaise et sa propagation sur l’ensemble de la population. Nous devenons alors spectateurs d’un impact qui peut nous arriver. Les plans sont lents et l’ambiance très pesante. On se laisse bercer , on s’immisce dans la société grâce aux personnages principaux. Soudain, le déclic est là, la goutte d’eau en trop, l’évolution extrême d’un homme que l’on exploite. D’un revers de la main le spectateur est propulsé dans une folie meurtrière qu’il comprend, qu’il accepte même car on apprend à aimer immédiatement la personne que l’on suit. On est sonné mais surtout on a peur, on sait que cela peut arriver. On nous montre une réalité crue et extrême.

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le 17 nov. 2013

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Charlouille .

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