Pognon, tétons et canons au pays de Mao
Fini les films de sabres et de Ninja, la Chine est une terre de cinéma !
Quatre personnes, quatre parcours, quatre burn-out.
A travers ces épisodes entremêlés, Jia Zhang Ke nous présente un portrait de la Chine contemporaine, un pays en ébullition, une cocotte-minute dont le couvercle risque fort de sauter d'un moment à l'autre.
Les sujets ? Des travailleurs de tout âge. Dahai est las de voir le dirigeant de son village et un entrepreneur s'en mettre plein les fouilles au détriment des habitants ; San'Er s'ennui à crever dans son bled perdu en pleine campagne, son arme est son seul antidote, Xiao Yu attend depuis trop longtemps que son amant divorce de sa femme et vienne habiter avec elle, enfin Xiao Hui, âgé d'une vingtaine d'années enchaine les boulots fades, dégradants ou pénibles qui lui rapportent quatre sous.
Au plan cinématographique, c'est somptueux, les grands espaces de la Chine urbaine sont subjugués par les grands angle choisis par le réalisateur, la chaleur étouffante des usines surpeuplées est parfaitement transposée, bref c'est beau.
La cible ? Le pognon. Au pays de Mao, tout s'achète et tout se vend : les formes généreuses des femmes, les mines de charbon, les gens... Cruelle vision. Du communisme, que reste t-il aujourd'hui ? Le nom du parti, tout puissant, c'est tout. La corruption est partout, généralisée. "Tu devrais t'occuper de toi, plutôt que porter plainte" explique la soeur de Dahai à son frère qui tient à tout pris à dénoncer les pots de vins que se versent les dirigeants.
C'est bien ce qui ressort, l'idéologie du chacun pour soi a pris le pas sur le bien commun et le souci d'égalité.
Face à cette situation désespérante, quelle alternative pour ces personnages ? Chacun à sa façon, tous paraissent dire : "Il faut que ça cesse".
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