John Woo a réalisé ce film pour démontrer ses compétences de metteur en scène avant son départ pour les USA. Le scénario a évolué du style on improvise à mort. Tony Leung est un personnage inspiré du marteau qui avait réussi à insérer des lames de rasoir et autres saloperies dans des petits pots pour bébé. Mais l'impressario de Tony a dit que non, l'acteur ne doit pas camper un personnage aussi sadique. Alors Leung est devenu un flic infiltré tuant avec remords et appréciant l'humanité de son boss.
Et puis il y avait cette maison de thés plus que centenaire (j'ai un doute sur l'âge de l'édifice) qui devait être rasée, alors Woo s'est dit que ce serait une bonne idée de l'utiliser une dernière fois. Et on obtint une scène d'ouverture d'enfer.
Et donc la mise en scène: ça fonctionne, le rythme est soutenu et demande beaucoup d'attention. Pour peu que l'on regarde le film sans avoir une bonne condition physique on risque de ne se rappeler de rien d'autre qu'une bouillie de scènes de tirs. Mais si on se donne un peu la peine il y a de quoi faire et le plan séquence de 8 minutes dans l'hosto est une prouesse, une scène d'anthologie, à regarder attentivement le son à fond par respect pour l'auteur.
On retrouve bien John Woo dans ses personnages, le flic style inspecteur Harry, des nanas nunuches et mon personnage préféré c'est le borgne, un méchant doté d'une conscience professionnelle et morale irréprochable.
Bon allez, pas la peine d'en parler il faut le voir. Du grand John Woo, un grand film incontournable du genre action action action.