A toute épreuve c’est le grand défouloir de son auteur sous cacheton qui ne se donne aucune limite. John Woo est sur le départ et avant de débarquer à Hollywood, il désire offrir quelque chose de grandiose, d’époustouflant, d’épique même, et il y réussit d’autant plus avec la scène finale. On en sort totalement abasourdi et vidé de ses forces. En gros le sentiment c’est : la torture (SM ?) est enfin terminée, je suis épuisé. Est-ce péjoratif ? Presque. Ennuyeux ? Pas tout à fait. John Woo montre à travers sa réalisation qu’il est le best of the best des scènes d’action handjob himself à n’en plus finir. La mise en scène est tonitruante, c’est vrai. Pourtant, ce côté surenchère est lourd à supporter comme les scènes de sadismes, où de pauvres bougres (femmes, enfants, vieillards) sont alourdis à coup de rafale de balles, gratuitement, comme ça. Il en fait trop, gicle abondamment, exacerbe la violence et néanmoins, on a un malin plaisir à en prendre… du plaisir.
John Woo arrive alors au top de sa mise en scène avec les préliminaires d’A toute épreuve, séquence dans le salon de thé. Quant au dénouement final long et apocalyptique, il est tout aussi génial, véritable éjac’ faciale orgasmique. Plus c’est long plus c’est bon, comme semble le dire le veille adage. John Woo prend son pied et on prend le nôtre en pensant au plan séquence de plusieurs minutes, caméra à l’épaule et à des acteurs qui donnent tout ce qu’ils ont jusqu’à l’épuisement trempé. Justement, les acteurs. Rien que pour cela, A toute épreuve en vaut la chandelle pleine de testostérone, exit les femelles, ça sent les aisselles mâles. Entre le face à face puis la collaboration en mode « nous deux contre tous » d’anthologie que nous offrent Chow Yun-Fat et Tony Leung, c’est du tout bon. Une véritable osmose se dégage de leur interprétation et les voir jouer ensemble transcende réellement le film. Rajoutez à cela Anthony Wong en psychopathe sans foi ni loi, et son homme de main loyal et brute de décoffrage sous les traits de Philip Kwok et le tour est joué. On assiste à une orgie qui en met plein la vue, faite de sang, de balles, de larmes et d’explosions.
Action à gogo, gunfight sans répit, des acteurs qui assurent, A toute épreuve n’est pas le meilleur de son auteur, justement à cause de ce déferlement de violence armée. Cependant, il y a dans ce film un aspect attractif qui résume à lui tout seul ce qu’est John Woo pour les fans de films hongkongais porno, enfin d’action et ça… ça… c’est pas loin de valoir tous les pornos du monde, enfin presque.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/04/16/a-toute-epreuve-hard-boiled-1992-john-woo-avis/)