Putain, je voulais pas aimer...
Au mois d'octobre, j'avais vu la bande annonce de ce qui me semblait être une vilaine repompe Twilight sauce coréenne. Ca finira sûrement au fin fond du box office et sera vite oublié me suis-je dis à l'époque. Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis le film, deux semaines à peine après sa sortie, battre des records de vitesse et atteindre 4 millions de spectateurs. Ma curiosité fut titillée, et je me décidai à me rendre dans ma salle la plus proche pour contempler le désastre (un nouveau D-War pensais-je).
Deux heures plus tard, le verdict est sans appel : j'ai aimé. Mais j'ai honte.
J'ai même honte de faire cette critique, je pense qu'une fan de kpop boutonneuse et obèse comme il y en a tellement aurait pu largement s'en charger. Mais bon, vu que les fans de kpop obèses sont pas forcément très nombreuse sur SC, j'ai décidé de m'y atteler. Et puis au moins, ça évitera les commentaire à deux balles genre : "il est trop beau" ou "j'ai trop chialé".
Première chose à dire, c'est que A Werewolf Boy pompe effectivement sur Twilight, partie loup-garou. En gros, tous les éléments de lieux et graphiques, ainsi que plusieurs éléments scénaristiques sont copie carbone de la saga lycanthropo-sébumo-vampirique américaine. On a une maison, une forêt à proximité, un espèce d'éclairage baveux à la feux de l'amour (faut effacer tous les angles un peu phalliques pour pas effrayer les jeunes pucelle, ça parle quand même du passage à l'acte impossible, même si ici on en parle beaucoup moins haut et clair), etc, etc. Mais la repompe ne se limite pas à Twilight, A Werewolf Boy n'a que peu d'idées originales dans son scénario, et recycle allègrement des idées d'une bonne flanquée de films américains.
Les défauts du film ne s'arrête pas là. D'abord pour revenir dessus, le filtre lumière-baveuse est vraiment handicapant et le film vraiment pénible à regarder dans les premières minutes (enfin, si vous arrivez à vous y habituez, sans quoi vous allez morfler "tout du long"). C'est aussi plutôt mal filmé, oscillant entre l'amateurisme et le pas si dégueulasse (plus rare). La créature est assez moche aussi... Et c'est également extrêmement manichéen.
Et pourtant, et pourtant, malgré cette belle tripotée de défauts... le film réussit à être crédible et à émouvoir. A Werewolf Boy c'est vraiment ce type de film qui part de très loin pour vous convaincre mais qui est tellement têtu dans sa conviction qu'il va vous émouvoir, qu'il y finit par y arriver. On est toujours vraiment sur une très fine corde, mais le film réussit très bien son numéro de funambule, et grâce à ses acteurs qui jouent avec une très forte conviction (la jolie Park Bo-yeong apperçue dans Speedy Scandal), arrive à ne pas sombrer dans un ridicule pourtant souvent TRÈS proche. C'est pas très subtil, mais étonnamment le film réussit à émouvoir profondément par sa sincérité et sa naïveté.
La construction du film est également assez parfaite. Le film prend bien le temps d'installer ses personnages pour nous surprendre aux bons moments.
Surprise, à la fin, on se dit que tous les défauts du film, c'était peut être à cause du motif du conte. Et si finalement, tout ça, c'était parce qu'on avait ouvert un grand livre pour enfants ? On a même le droit à une étonnante réflexion sur les relations hommes / femmes.
Même si il partait de très loin (pour certains ce sera même de trop loin), A Werewolf Boy, en étant têtu et à la force de ses interprètes et de sa narration de qualité, réussit à nous emporter et à nous convaincre totalement.
En somme, un film quasiment irregardable, moche à souhait, mais tout à fait émouvant.
Qui l'eût cru ?