Abigail (2024)

Six criminels d'horizons divers kidnappent la fille de parents dont ils ne savent (à priori) rien. Ils se retrouvent enfermés dans un manoir et découvrent que cet enfant a pour eux quelques surprises plus ou moins agréables ...

Abigaïl (אֲבִיגָיִל - la joie de son père) d'abord intitulé Dracula's Daughter et prétendue nouvelle version du film du même nom (1936) ne présente finalement quasiment rien de commun avec celui-ci ...

Quatrième de cinq métrages sur le thème en deux ans (après Renfield, The Last Voyage of the Demeter, The Evil of Dracula et avant Nosferatu), comédie noire horrifique qui pouvait être attendue avec pressentiment après les nullissimes Southbound et Scream VI, et le non moins faiblard Scream (2022), Abigail, rythmé et généreux, surprend agréablement au milieu des trop nombreuses productions médiocres et prétentieuses du genre de ces dernières années.

La désormais coutumière représentation des minorités est respectée mais la présence de l'enfant, des femmes et d'hommes de couleur correspond également au type film d'horreur depuis des décennies.

Les références ne manquent pas, sans abus.

S'il est incontestablement difficile de transmettre des émotions autres que peur ou dégoût à travers un certain cinéma de genre et non moins compliqué de maintenir l'intérêt au court d'un huis-clos, tout ça est fait ici sans grande originalité mais avec une certaine adresse.

L'interprétation est caricaturale à souhait, chacun semble y croire, de l'équipe ravisseuse et ses trois idiots, aux intervenants divers.

Alisha Weir montre une grande confiance en elle du haut de ses quatorze ans.

Les dialogues sont pauvres et simples, comme attendu.

Maquillages et effets spéciaux sont réussis et crédibles.

Les décors, maladroitement exploités, sont immersifs.

La chronologie est épisodiquement confuse.

Le choix de musique est parfois discutable, manquant épisodiquement d'originalité ou de cohérence.

Le film à suspense quasi-classique de la première heure conduit à une bouillonnante dernière partie somme toute prévisible mais divertissante et abondante en hémoglobine, et à une fin respectant les codes du genre.

Direction cuisine ...