On peut communément trouver (au moins) trois raisons de surnoter un film.
La première, récurrente, est l'incapacité au discernement.
La seconde, très fréquente, est la provenance dudit film ...
La troisième est la forme du film.
Adaptation du roman Dents De Sagesse (Lei Mi), et tourné principalement dans les quartiers de Kwa Wan et Kwun Tong (Hong Kong), Limbo ne fait pas exception à cette règle, son expression racoleuse faisant le reste.
Le noir et blanc et l'atmosphère peuvent légitimement séduire, les plans larges sont vraiment appréciables et les cadrages clairement réussis. Ces choix sont appropriés et rappellent épisodiquement la noirceur de Sin City, le fantastique en moins.
Il en est autrement concernant cette histoire saugrenue, poussive, et ses improbabilités.
Une enquête sur un tueur est confiée à deux flics qui ne respectent pas les protocoles, ne font visiblement pas ou peu de rapports à leur hiérarchie, capables de se faire surprendre par un clochard (...) et capables même de perdre leur arme de service (si, si ...).
Si en fil rouge la rage de dent de l'un d'eux est voulue pour le rendre plus humain, elle ne le rendra pas crédible pour autant.
Le cadre est posé.
Des poursuites maladroites, des affrontements trop longs, des scènes parfois très crues - jusqu'au malaisant - et quelques rares et tristes sous-intrigues émailleront alors une visite immersive de bas-fonds humides, sales et miséreux.
Tout ça jusqu'au théâtral et ridicule affrontement final, à une conclusion navrante, et une morale puérile.
A noter l'interprétation de Yase Liu (Wong To) qui livre une performance remarquable.
Soi Cheang convaincra certainement un public plus large avec un moins maniéré 九龍城寨之圍城 ...
Nettoyage de printemps.