Abigail, dirigé par le duo dynamique Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, est une perle rare du cinéma d'horreur qui ressuscite l'atmosphère brute des années 2000. Ce film, sans prétention, un survival horror vampirique, évoque ces productions où le style et l'énergie surpassaient la complexité narrative.
Le scénario, signé Stephen Sheilds et Guy Busick, nous plonge dans une histoire intense : des criminels amateurs enlèvent la fille d'un puissant magnat de la pègre, jouée par la prometteuse Alisha Weir dans le rôle d'Abigail. Ce qui devait être une rançon facile se transforme en une nuit de cauchemar, où les ravisseurs disparaissent un à un, confrontés à une réalité bien plus sinistre qu'ils ne l'avaient envisagé.
Les performances sont impressionnantes, avec Melissa Barrera dans le rôle de Joey et Dan Stevens en Frank, qui donnent une profondeur inattendue à des personnages qui auraient pu être de simples stéréotypes. Kathryn Newton et William Catlett complètent ce casting avec talent, chacun apportant sa touche distinctive à l'ensemble.
La réalisation de Bettinelli-Olpin et Gillett est à saluer. Ils réussissent à maintenir un rythme effréné du début à la fin, nous tenant en haleine sans jamais recourir aux techniques de suspense traditionnelles. La force d'Abigail réside dans cette maîtrise de l'atmosphère et dans la construction méthodique de la tension.
Pour moi, Abigail est un clin d'œil savoureux aux films d'horreur qui ont marqué leur temps, comme Drag Me to Hell de Sam Raimi ou Jeepers Creepers de Victor Salva.
On y retrouve aussi l'influence des vampires et fantômes barbares de John Carpenter. Ces films, bien que conçus pour le divertissement pur, sont écrits avec soin, sans prétention mais avec un profond respect pour leur public, et un second degré pleinement assumé.
Abigail, avec son apparente familiarité, surprend par son audace et son exécution impeccable, réussissant à captiver et à étonner à chaque instant.