Carmen supporte Carlos, un mari macho et brut de pomme. La toute première scène parle d’elle même.
Carmen et sa fille se préparent pour partir à un mariage familial, mais Carlos ne décolle pas de la télé et d’un match de foot. Il lui dira d’ailleurs : “Comment a-t-on idée de se marier un jour de finale Madrid-Barcelone !” .
Lors du mariage, Carlos arrogant se prête au jeu d’un hypnotiseur. A la suite de la séance, le voilà transformé. Carmen ne reconnait plus son homme, il est devenu délicat et attentionné. Avec l’aide de son cousin Pepe, elle va tenter de résoudre l’affaire. Pepe est en partie responsable (hypnotiseur- apprenti, il a déclenché sans le vouloir cette transformation).
Carmen va se confronter à un drôle de choix, son mari ou celui qui l’a envouté. Le film repose sur cette interrogation, elle sera presque séduite par l’esprit qui s’est accaparé de son bonhomme.
Dès lors une série de situations cocasses, improbables et délirantes avec des personnages décalés (Pepe, l’agent immobilier, le gourou…). Une intrigue hilarante, mais malgré tout ponctuée de quelques scènes macabres.
Maribel Verdú est fabuleuse, tour à tour grave, obstinée ou soumise.
Carlos est porté par Antonio de la Torre. Toujours là où on ne l’attend pas, un comédien impressionnant qui s’amuse de son métier avec sérieux, toujours juste quelque soit son rôle. Récemment : inspecteur autiste et brillant dans “Que Dios nos perdone”, fébrile dans La colère d’un homme patient…). Et dans ce dernier double rôle : bestial, agacé et sexiste, puis tendre, inquiétant et schizophrène.
Un film différent et définitivement espagnol, on y retrouve du kitch, de la fantaisie, des personnages, de l’ironie et un vent de liberté.
Le cinéma espagnol que l’on aime nous revient un peu plus chaque année, avec un vent de modernité dans la réalisation, le scénario et le montage. Pablo Berger donne le ton à cette comédie, ses acteurs le suivent et le tout est un vrai plaisir de cinéma.
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