Pour ceux qui ont vu Le Limier, c'est le même scénariste, c'est pourquoi j'en fus venu à visionner cet ouvrage.
Imaginez Harry Potter, remplacez la magie et les formules par le catéchisme et le latin, et Severus est le protagoniste.
Severus, le prêtre bien-nommé, a un élève favori dans sa classe que nous appellerons Harry. Cet élève modèle va rencontré Hagrid, une sorte de hippie qui campe dans les bois de l'école. Harry va se lier d'amitié avec Hagrid au grand dam de Severus, et va se transformer en tout ce que réprouve l'austère personnage. Notamment, Harry va se confesser auprès de Severus pour le manipuler impunément en abusant du secret de la confession. Il va avouer ni plus ni moins avoir tué Hagrid.
On suivra donc la descente aux enfers de Severus qui ne saura si Hagrid est bel et bien mort, si Harry ou un autre l'a vraiment tué, jusqu'à la toute dernière scène où la vérité éclatera au grand jour du Seigneur.
La fin est noire au possible, mais elle n'est pas assez percutante car je l'ai trouvée tirée par les cheveux :
Les motivations du tueur sont un peu minces et manquent de crédibilité. Il ne semblait pas le genre à vénérer Severus qui est loin d'être si méchant. Le basculement vers le coté obscur trop forcé de Harry ne sert au final qu'à détourner l'attention sur lui. On sacrifie le développement des personnages pour le suspens.
Profiter d'une manipulation pour en faire une autre, le gamin imitateur de voix qui change sa place dans le confessionnal et qui disparaît sans que personne ne le remarque, qui tue Hagrid sans qu'on ne les voit ensemble... la résolution s'avère être un tour de passe-passe trop alambiqué pour être réaliste.
Ce film rappelle beaucoup Les Diaboliques de Clouzot (le contexte d'une école, le vrai/faux meurtre qui part en sucette, le directeur antipathique, le protagoniste qui devient fou...) et ce dernier est meilleur à tous points de vue.
On appréciera cependant sa noirceur sans concession, son ironie grinçante et la performance de Richard Severus Burton,