Abuela est le 9e long-métrage réalisé par Paco Plaza. L'auteur espagnol est principalement connu en dehors de ses frontières pour REC, film d'horreur coréalisé avec Jaime Balaguero en 2007. Du genre found footage, le film avait connu deux suites, en 2008 et en 2012, toujours réalisée par Paco Plaza.
La peur du temps qui passe et la vieillesse sont les sujets principaux d'Abuela. L'idée a germé dans la tête de Paco Plaza lorsqu'il a assisté à la maladie d’une grand-tante souffrant d’Alzheimer. Susana, un jeune mannequin espagnol, est sur le point de percer dans le milieu de la mode parisien. Mais quand sa grand-mère est victime d’un accident la laissant quasi paralysée, Susana doit rentrer à Madrid dans le vieil appartement où elle a grandi afin de veiller sur celle qui constitue son unique famille. Alors qu’approche leur anniversaire commun, de vieux souvenirs resurgissent en parallèle d’événements étranges, et le comportement de sa grand-mère devient de plus en plus inquiétant…
Ce huis clos est porté par le duo d'actrices Vera Valdez et Almudena Amor. Le film a été présenté en compétition lors du dernier festival du film fantastique de Gérardmer, où il a obtenu le prix du jury.
Terminé les zombies, bonjour à l'inquiétante mamie. Avec Abuela, Paco Plaza signe un huis clos au sens spatial comme familial : il plonge dans l'intimité de l'appartement d'une personne âgée, et au cœur des relations mouvantes entre une petite fille et sa grand-mère. Mouvante, car la maladie transforme chaque jour un peu plus l'aînée. Et à quel point. Evoquant par le prisme de l'horreur la maladie et la dégénérescence, Paco Plaza marche sur les plates-bandes d'un récent Relic, à la thématique similaire.
Ici, pas d'elevated horror à la Ari Aster, et pas de gore non plus : on joue sur les non-dits, le silence, et les fantômes du passé pour mieux effrayer. Le talent des actrices, Vera Valdez en tête, fait le reste. S'ajoute à la recette un soupçon de fantastique qui ne casse pas des briques, et qui a même tendance à alourdir le tout, notamment dans la conclusion et le bouquet final. Mais pas de quoi bouder son plaisir devant ce malin conte noir.