Un bon sujet ne fait pas forcément un bon film et devenir cinéaste ne s'improvise pas du jour au lendemain. Catherine Breillat et son film Abus de faiblesse en sont le parfait exemple. Inspiré de sa propre histoire et de sa mésaventure avec l'escroc Christophe Rocancourt, le film avait des arguments à faire valoir, notamment son casting et son scenario. Sauf que rien ne va dans ce film. Le scenario est confus et décousu, les scènes s'enchaînent sans aucun liant ni cohésion et les acteurs sont très (très) mal dirigés. La prestation du binôme Isabelle Huppert / Kool Shen qui est censée être la clé de voûte du film est désastreuse et ne communique aucune émotion ni profondeur. Quand on a vu (et apprécié) le film Oasis pour la prestation de ses acteurs, la pauvreté de l'interprétation d'Huppert n'en est que plus flagrante. Kool Shen ne se montre pas sous son plus beau jour non plus et manque d'authenticité, lui qui pourtant n'en manque pas dans ses textes. Comme quoi il ne suffit pas de bien rapper pour être un bon acteur de cinéma. Et que dire de la bande originale, qui n'apporte strictement rien, si ce n'est une vacuité supplémentaire à un film qui n'en est pourtant pas dépourvu.