Troisième et dernier volet de la trilogie introspective de Takeshi Kitano, ce film-ci est consacré à la peinture. C'est peu connu en Occident, mais le réalisateur japonais est un grand peintre, et expose régulièrement ses toiles dans son pays.
Ici, nous avons affaire aux affres de la création, où un peintre, interprété par Kitano lui-même, va se rêver peintre, sous toutes les formes que peut receler cet art jusqu'aux plus farfelues, mais quoi qu'il fasse, il n'a pas de succès, il n'est pas reconnu, il est sans arrêt critiqué. Il est un roi sans couronne, peignant pour s'exprimer, au désespoir de sa femme, qui n peut qu'assister à cet enfermement, et à leur fille, qui en quitte le foyer familial.
Le film est une très bonne surprise car malgré sa laideur visuelle (de la DV du pauvre), il parle de quelque chose qui peut toucher chacun d'entre nous ; l'envie de réussir, sans le talent. Là, on voit toute la vie de cet homme, qui se veut original, qui va jusqu'à se jeter à vélo sur un mur blanc pour créer des tâches de peintures, ou se rouler nu sur une toile, le corps peint pour faire une forme. Mai quelque part, il est à le recherche d'une expression. Ce qui n'est pas évident avec le jeu statufié de Kitano, qui s'est crée un look avec son béret tâché de peintures, mais on sent que si le coeur y est, la réussite n'est pas, ce qui va avoir de dramatiques conséquences.
C'est peut-être un peu trop long (près de 2 heures), mais c'est vraiment intéressant dans le sens où le perdant n'est que trop rarement montré au cinéma. Quant au titre, il rejoint la difficulté qu'à le peintre, Achille, à courir après le succès, qui a toujours une longueur d'avance. Mais il y a quelque chose presque de l'ordre du masochisme de la part de Kitano, dont la totalité des toiles aperçues dans le film sont signées de sa main.
Aurait-il préféré être peintre ?