Le concept du film arrivait à prendre un peu d’intérêt. Un film catastrophe lié à une pluie acide qui s’abat petit à petit, ça partait avec un peu d’originalité. Raté lors de son passage au cinéma, il n’est jamais trop tard pour rattraper certaines découvertes comme celle-ci, surtout quand ça a intéresse à la base. Sans rien attendre à part que ça ne serait pas un gros film catastrophe avec énormément de morts et un très gros budget (n’est-ce pas les USA ?) , on peut parfois se contenter de contenus moins coûteux et c’est le cas ici. Et le résultat est plutôt correct lors du premier visionnage, même si on arrive pas forcement à rentrer pleinement dedans.
Positif
- Micha (Guillaume Canet) est un ancien détenu en liberté conditionnelle qui porte un bracelet électronique et qui tente de respecter la loi pour être tranquille. Cette crise va le pousser à vouloir sauver sa fille à tout prix mais également à vouloir retrouver Karin afin qu’ils soit près d’elle comme il l’a toujours voulu. Il a une sacrée détermination pour accomplir ses objectifs et, malgré le poids qui pèse sur ses épaules à certains instants, on comprend la difficulté qu’il a de faire certaines choses alors qu’il le fait pour le bien de sa fille. Pour ce qui est de vouloir retrouver celle qu’il aime, ça se comprend aussi vu qu’il est bien auprès d’elle malgré les problèmes de santé de celle-ci et, avec une crise comme ça, souhaite être auprès d’elle pour se rassurer.
- Elise (Laetitia Dosch) est l’ex-femme de Micha et elle tente de s’occuper de sa fille malgré sa difficulté et ses mésententes avec son ex-mari. Avec cette crise, elle cherche à retrouver son frère à Metz avec Selma en ayant confiance en lui mais elle est obligée de faire confiance à Micha pour pouvoir s’en sortir.
- Selma (Patience Munchenbach) est la fille de Micha et d’Elise. C’est une adolescente renfermée qui défend souvent son père et se rebelle contre sa mère mais dont cette crise va lui permettre de devenir un peu plus ouverte. Sans être détestable, on peut comprendre pourquoi elle agit comme ça envers celles qui se moquent de son père et ce qu’elle ressent réellement pour lui.
- Karin (Suliane Brahim) est une femme malade dont Micha est très amoureux. Elle passe la plupart du temps dans un hôpital pour se soigner mais elle est la motivation principale de Micha pour être heureux et c’est mignon. Après, en tant que personnage, elle a été victime d’une maladie grave à cause de ce qui s’est passé là où elle avait travaillée, ce qui est triste pour elle. On la voit moins que les autres mais faire d’elle la motivation principale pour Micha est une bonne chose, ça lui donne une raison de s’accrocher.
- La seule qui évolue véritablement ici, c’est Selma. Michal n’a pas réellement besoin d’évoluer vu qu’il aime déjà sa fille et veut la protéger plus que tout. Donc Selma passe d’une ado un peu détestable avec sa mère et défendant son père à une fille qui va enfin montrer de l’amour envers ses parents tout en révélant certains cotés fragiles avec cette histoire, surtout avec le fait qu’elle et sa famille ne peuvent pas sauver tout le monde. On sent qu’elle a ce coté de vouloir aider tous ceux qui en ont besoin (surtout si elle les apprécie) mais on ne peut pas sauver tout le monde. Ca se voit surtout avec son père et les derniers évènements du film.
- Le long-métrage démarre par une interlocution du FO dans les locaux d’une entreprise pour, apparemment, rendre justice à une certaine Karin avec Micha qui est plus violent que les autres. Cette manifestation va jusqu’à l’arrivée des CRS et l’arrestation de tout ce petit monde. En vrai, quand on voit cette introduction, on comprend déjà la situation dans laquelle va être notre protagoniste et on est curieux de voir ce que ça va entraîner dans la suite.
- La relation familiale entre Selma et ses parents est un peu particulière. Elle aime son père malgré les évènements et veut le défendre tout en étant désagréable avec sa mère. Mais cette histoire va lui permettre de comprendre à quel point elle tient à ses deux parents.
- En terme de symbolisme, ça se voit surtout dans certaines scène en particulier comme ce que représente chacun de ses parents pour Selma, son oncle et sa confiance envers son père, Karin pour Michal… on a du symbolisme assez intéressant à suivre ici.
- Les décors sont fort sympathiques. Même si ce sont surtout des décors extérieurs réels, on sent que les décors ont été travaillés comme il se doit et ça fait plaisir à voir même si on y fait pas totalement attention.
- Le scénario prend parfois des directions inattendues qui fonctionnent bien. Sans spoiler ou citer d’évènements importants, on voit bien que l’inattendu a été travaillé au point de surprendre pas mal de fois.
- Les musiques sont géniales. Quelle que soit le thème qu’on entend, on a des musiques de très bonne qualité qui racontent bien ce qui se passe à l’image, au point de les réécouter en dehors du long-métrage.
- La mise en scène, en dehors de la caméra tremblante, est efficace. On a des plans très soignés dans les choix d’angle et de ce que ça veut raconter, c’est réellement une mise en scène très réussie.
- Le jeu d’acteur est de bonne qualité. Chaque acteur et actrice de ce long-métrage sont véritablement investis dans leurs rôles, surtout nos acteurs et actrices principaux.
- Les effets spéciaux sont légers mais ils sont efficaces, rien que l’effet de cette pluie acide sur les différentes surface, ça donne des effets spéciaux plutôt corrects.
Négatif
- A un moment, on a une vidéo d’ASMR où la personne met de la mousse à raser sur le micro. Alors, qu’une voix douce et calme détende, d’accord, mais en quoi entendre de la mousse à raser sortir détend en fait ? Mais là, ça doit venir surtout pour les dernières générations qui se détendent avec ça (même si c’est difficile d’imaginer comment avec ce genre de bruit).
- Certaines coupures ne seraient pas un petit peu brutes ? Par exemple, le changement d’avis de Michal pour aller chercher sa fille avec Elise, pourquoi il a changé d’avis d’un coup ? La fin de sa dernière scène ne laissait pas suggérer qu’il allait y aller, il doit manquer un léger passage où il décide d’y aller.
- Lorsque Michal et Selma sont chez une personne qui les a recueilli, on voit l’hôte débrancher une prise et, sur le plan d’après, elle est déjà dans les marches à attendre Michal pour monter. On appelle ça un faux-raccord quand on fait attention et c’est dommage qu’on le repère assez vite celui-là.
- Malgré que la tension a essayé d’être travaillée, c’est difficile d’imaginer qu’elle est de qualité ici. Attention, la mise en scène et les évènements sont bien gérés mais c’est difficile de croire que la tension se veut réellement efficace. Et non, ça ne vient pas des personnages qui sont un peu attachants.
- Non pas que la fin est décevante, elle est même plutôt mignonne dans la relation père-fille, mais après ? Qu’est ce qu’ils vont faire maintenant ? Qu’est ce qui va se passer après ça ? On aurait pu avoir une meilleure fin que celle-ci car elle laisse plusieurs choses en suspens.
- La caméra tremblante est un peu problématique. Elle marche dans certains passages de panique et la mise en scène reste assez travaillée mais cette caméra tremblante dans la majorité des séquences, c’est gênant, surtout dans des scènes calmes.
- L’émotion est bonne mais peut-être pas assez poussée. Quand il arrive quelque chose de dramatique, on a du mal à être émotionnellement investi malgré le travail fourni derrière.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Cette pluie acide ne nous aura pas montré beaucoup de victimes mais on sent quand même qu’il y en a beaucoup. Déjà, on a eu le pauvre petit chat qui a goûté l’eau du robinet que Micha lui a donné, c’était de l’eau acide qui a agit plus tard, on a aussi Elise qui tombe dans l’eau et fond devant sa fille et enfin, Déborah et William (une mère et son fils qui ont sauvé Micha et Selma) qui se sont enfermés et ont choisi de mourir dans leur sommeil avec la pluie acide qui pénètre la cave. Donc, mine de rien, on aura eu pas mal de morts.
C’est quoi ce tee-shirt que porte Elise chez elle avec son lecteur sur le ventre ? C’est pour pouvoir imiter Iron Man ? En tout cas, c’est très stylé malgré qu’on ne voit ça que dans une scène.
Au final, « Acide » est un film catastrophe un peu particulier mais qui se regarde pour ce qu’il propose. Même si ce n’est pas un film qu’on regarderait plusieurs fois pour le plaisir, le premier visionnage arrive quand même à nous montrer quelque chose de correct. On a une bonne mise en scène, des personnages plutôt bien développés et de très bonnes musiques. Après, il est vrai que certaines coupures sont brutes, que la tension manque un peu de niveau et que la fin est un peu anecdotique sur ce qui va se passer ensuite. Donc, si vous souhaitez une petite découverte correcte avec un petit film catastrophe belgo-français, peut-être qu’ « Acide » est le film qu’il vous faut.