Soleil vent petite ville de montagne comment je vibe fort đ€đ
Ănorme banger insoupçonnĂ© de Naruse, une comĂ©die amĂšre et allĂ©gorique sur son propre cinĂ©ma (je sais pas si c'est voulu), qui prend tellement de recul sur les attractions du genre qu'elle en devient juste un drame ironique.
C'est trĂšs intĂ©ressant comment dans les 3 Naruse de la pĂ©riode de dictature que j'ai vu il y a cette prĂ©sence permanente du bucolisme, de l'Ă©tĂ©, de la lĂ©gĂšretĂ© de l'ĂȘtre dans son environnement. Je trouve ça trĂšs intĂ©ressant en tant qu'objet politique et esthĂ©tique Ă analyser, puis au delĂ de ça c'est une ambiance qui me touche facilement. Je pense sincĂšrement que c'est un outil pour dĂ©tourner les spectateurs de l'Ă©poque de leurs malheurs par la beautĂ©, par cette espĂšce de sĂ©rĂ©nitĂ© qui se dĂ©gage des paysages et de la lĂ©gĂšretĂ© de ton (apparente). Un espĂšce de cache misĂšre politique, d'aliĂ©nation par la nature. Mais encore plus intĂ©ressant, ça permet Ă Naruse une sorte de dissociation, parce que le malheur profond des personnages des films (un visage inoubliable avec cette famille pauvre paysanne qui attend le retour des hommes de la guerre, SincĂ©ritĂ© avec ces liaisons inavouables enfouies au plus profond d'ĂȘtres amers et celui lĂ dcp, des artistes incompris et laissĂ©s pour compte par les patrons et les decideurs) est mit face Ă un paysage qui contredit totalement ces Ă©tats d'Ăąme. Un paysage Ă©panouissant, qui devient un bucolisme Ă©touffant, dans lequel on tente de s'Ă©panouir comme les autres, mais qui ne peut cacher les affres de la vie bien longtemps, en tĂ©moigne ces scĂšnes de nuit (notamment cette scĂšne comico-horrifique superbement Ă©clairĂ©e et montĂ©e) terriblement dĂ©primante, en plus de cette clochardisation progressive des personnages.
Le film semble ĂȘtre aussi une mise en abime, Naruse peut ĂȘtre faisant le parallĂšle entre son soucis du rĂ©alisme obsĂ©dant et obsĂ©dĂ© et celui de cet acteur mimant un cheval pour le bien d'une piĂšce bateau et l'errige en art perfectionnĂ©, donnant l'idĂ©e d'un Naruse essayant d'intĂ©grer son soucis du rĂ©el dans des mĂ©lodrame de studios bateau et sans intĂ©rĂȘt.