"J'attends avec impatience le jour où ma solitude prendra fin."

Enfin, j'ai découvert « Ad Astra », que j'attendais avec impatience tout en me demandant vraiment ce que j'allais en penser après les retours contradictoires reçus depuis un mois. Je peux d'ailleurs entendre certaines réserves : niveau métaphysique, nous sommes clairement très loin de « 2001 » ou d' « Interstellar », ce voyage n'étant probablement pas aussi révolutionnaire que celui d' « Alien » en son temps. Mais sincèrement : qu'importe. Ce scénario est tout ce qu'il y a de plus correct et cohérent


(bon, j'avoue avoir bien tiqué concernant l'escapade du héros dans le vaisseau),


s'inscrivant dans une lignée assez classique mais de belle facture des récits galactiques au cinéma.


Mais surtout, et c'était une vraie curiosité : voir comment James Gray allait aborder ce changement de registre total, lui, l'enfant de New York n'ayant pratiquement jamais quitté sa ville natale. Mais il faut croire que « The Lost City of Z » n'était qu'une première étape de cet éloignement soudain, et je n'ai pas peur des mots : c'est un coup de maître. La maîtrise est juste impressionnante. C'est visuellement superbe de bout en bout, d'une richesse sonore indescriptible, cet impression de mouvement constant étant admirablement rendu par une technique admirable et un budget excellemment exploité. Je ne me suis jamais ennuyé, des dialogues, des pensées raisonnant, certes, plus fortement chez moi que d'autres, le cinéaste trouvant un bel équilibre entre spectacle total et dimension plus intimiste, notamment dans ce rapport au père plus complexe qu'il n'y paraît, que ce soit par son important rebondissement ou cette volonté de garder toujours une distance afin de trouver le ton juste.


Ce n'est pas totalement sans conséquences : le film est un peu froid, et je suis curieux de savoir comment mon regard évoluera sur lui avec le temps, si mon souvenir restera aussi fort d'ici quelques mois. En attendant, et quitte à se placer un léger cran en-dessous de ses illustres modèles par son propos moins métempirique, cette odyssée n'en est pas moins d'une beauté souvent subjuguante, couronnant au passage une année exceptionnelle pour Brad Pitt (sobre, classe). Un des très rares incontournables de 2019.

Caine78
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Brad Pitt, Les meilleurs films des années 2010, Les meilleurs films avec Donald Sutherland et Les meilleurs films de 2019

Créée

le 14 oct. 2019

Critique lue 269 fois

4 j'aime

2 commentaires

Caine78

Écrit par

Critique lue 269 fois

4
2

D'autres avis sur Ad Astra

Ad Astra
lhomme-grenouille
5

Fade Astra

Et en voilà un de plus. Un auteur supplémentaire qui se risque à explorer l’espace… L’air de rien, en se lançant sur cette voie, James Gray se glisse dans le sillage de grands noms du cinéma tels que...

le 20 sept. 2019

207 j'aime

13

Ad Astra
Behind_the_Mask
9

L'espace d'un instant

Il faut se rappeler l'image finale de The Lost City of Z : celle de cette femme qui franchit symboliquement une porte ouverte sur la jungle pour se lancer à la recherche de son mari disparu. Ce motif...

le 18 sept. 2019

176 j'aime

24

Ad Astra
Moizi
9

« Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie. »

Film absolument sublime, sans nul doute le meilleur Gray que j'ai pu voir et l'un des meilleurs films se déroulant dans l'espace. J'ai été totalement bluffé, je me doutais bien que le véritable sujet...

le 24 sept. 2019

122 j'aime

15

Du même critique

Enquête sur un scandale d'État
Caine78
2

Enquête sur un scandale cinématographique ?

Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...

le 20 août 2022

32 j'aime

8

Mourir peut attendre
Caine78
4

Attente meurtri(ère)

Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...

le 7 nov. 2021

29 j'aime

31

L'Origine du monde
Caine78
3

L'Origine du malaise

Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...

le 25 sept. 2021

24 j'aime