Ad Astra par Spectateur-Lambda

Il y a longtemps que je voulais voir ce film et cette envie ne faisait que grandir au fur et à mesure que je lisais ou entendais des critiques regrettant le rythme trop lent et la mise en scène contemplative où les actions sont diluées dans le temps, autant d'arguments que les personnes n'ayant pas aimé cette proposition de science-fiction ressassent à l'envie mais qui pour moi constituent généralement des points positifs dans mon approche du cinéma d'une façon générale. Il est évident que si l'on est en demande d'un ersatz de Star Wars ou d'une redite de Starship Troopers (1997) - au demeurant d'excellents films mais qu'il est vain de comparer à celui-ci - on sera très déçus, le film dans l'esprit étant plus proche de 2001 : l odyssée de l espace (1968). Néanmoins à l'instar du chef d'oeuvre de Stanley KUBRICK il est absolument nécessaire pour goûter toute la quintessence du film de James GRAY de le découvrir dans les meilleures conditions possibles, tant sur le plan de l'écran que du système son.

Dans un futur relativement proche où l'humanité maitrise les vols habités en direction des planètes de notre système solaire et où les bases lunaires ou martiennes ne sont plus cantonnées aux rangs d'utopies ou de projets fous, d'étranges phénomènes émanant du voisinage de Neptune menacent la vie sur terre. Roy McBride brillant astronaute et dès lors mandaté pour voyager aux confins du sytème solaire afin de retrouver une mission menée jadis par son père et qui parait être la source de ces événements qui menacent désormais l'univers.

Brad PITT délivre une performance d'acteur fascinante au service d'une mise en scène et d'une réalisation au cordeau, la photographie sublime et un sens du cadre assez dingue, donnent toute la mesure et tout le gigantisme à un univers dont l'immensité dépasse l'entendement humain, tout en parvenant à focaliser notre attention et donc le récit sur l'humain et l'étroitesse en comparaison de sa destinée.

Je ne m'aventurerais pas à tenter une analyse plus poussée des nombreux messages, points de vues ou postulats dont le film regorge, entre fable philosophique, questionnements moraux, visions mystiques, entre déterminisme et aléas, chacun je pense pourra y voir quelque chose qui le touchera selon ses propres affects, dès lors bien entendu qu'on se laisse séduire par les grandes respirations et le rythme lancinant et que l'on accepte de s'immerger dans cet infini spatial.

Un dernier mot sur la bande son, que ce soit l'illustration musicale ou le design sonore, un point auquel en tant que musicien je suis particulièrement sensible et critique et qui ici m'a enthousiasmé, tant dans sa participation au récit que dans son apport à nous plonger dans ce thriller hypnotique et qui confirme James Gray comme l'un des cinéastes à suivre.