Il faut quelques minutes pour entrer dans ce "Adieu Gary" d'abord assez déconcertant. Pourtant, une fois cet univers singulier adopté, on ne peut qu'apprécier la personnalité qui s'en dégage du début à la fin. Nassim Amaouche filme cette ville fantôme comme un western, aussi bien dans le cadrage que l'utilisation de la musique, le tout sans jamais s'éloigner du difficile constat social qu'il compte décrire.
Alors, oui : c'est assez lent et il ne s'y passe pas tant de choses, mais c'est justement ce regard simple (mais jamais simpliste et encore moins manichéen) que porte le réalisateur sur ces personnages et ce quartier qui nous touche. Une œuvre sincère et bienveillante, portée par un trio Jean-Pierre Bacri - Dominique Reymond - Yasmine Belmadi inspiré : comme quoi, social peut aussi rimer avec touchant.