Marlowe de consolation

Cette adaptation de Raymond Chandler constitue en parallèle un remake du "Murder, My Sweet" d'Edward Dmytryk, même si bizarrement les deux films ne partagent pas le même titre (ici, "Farewell, My Lovely", conformément au roman de l'écrivain américain).

Cette nouvelle version signée Dick Richards cumule sans surprise l'intégralité des archétypes du film noir : voix-off, récit en flashback, détective désabusé et porté sur la bouteille, intrigue alambiquée, ambiances nocturnes, femme fatale...
Robert Mitchum se montre à son avantage dans la peau du détective privé séducteur Philip Marlowe, éternel sourire en coin et cynisme en bandoulière.

Le problème, c'est que les nombreux personnages croisés au cours du récit ne font que passer, donnant l'impression d'un film où l'on reste en surface, où rien n'est véritablement approfondi.

Sorti à deux ans d'intervalle et partageant le même cadre spatio-temporel (le Los Angeles du tournant des années 30 et 40), "Adieu, ma jolie" évoque immanquablement le "Chinatown" de Roman Polanski, sauf que le premier s'avère bien plus bref et beaucoup moins marquant.

Cela dit "Farewell, My Lovely" reste un divertissement agréable, dans lequel on peut croiser des comédiens aussi talentueux que John Ireland, Charlotte Rampling, Joe Spinell, Harry Dean Stanton, et même un Sylvester Stallone encore débutant.

NB : J'ai vu le film dans une copie de mauvaise qualité, donc la photo m'a paru trop sombre et délavée (peut-être 1 point supplémentaire à glaner dans un autre contexte).