Affliction
6.4
Affliction

Film de Paul Schrader (1997)

Cet autre que vous pourriez être, à bout de nerfs et de souffrances ...

Sont traitées entre autre ici l'avalanche d'évènements conduisant à la folie ou tout du moins au drame que l'on ne se serait jamais crû capable de perpétrer. Ces circonstances qui amènent à saisir le processus amenant au pétage de plomb chez un individu et cet infime fil fragile sur lequel le funambule que vous êtes peut à tout moment perdre de vue pour une chute sans fin qui ne peut décidément pas n'arriver qu'aux autres.
Les lien s affectifs du personnage central, l'âpreté de la vie, ses souffrances physiques et psychiques, la frustration, l'humiliation, les efforts vains, la quête de reconnaissance d'un père bien incapable de donner amour et reconnaissance, la violence et le froid ambiant d'un univers états-unien de province vous amèneront petit à petit à l'inexorable.
Un film mémorable, un petit peu comme " Chute Libre " dans un autre registre où affligé par un ensemble d'évènements concomitants, l'Homme touche à ses limites supportables.
Tout dans ce film jusqu'au détail insignifiant paraissant inoffensif contribue à la chute. Puis la pression devient si insupportable, l'étau s'étant resserré suffisamment pour que les nerfs claquent et l'inévitable se produise, vous attendant de toute manière dès le départ au bout du couloir, comme un destin auquel vous n'auriez de toute manière guère pu échapper.
Un film sans doute plus humain qu'il n'en a l'air sur ses airs de polar, car illustrant plutôt habilement et efficacement l'autre qui bascule dans le fait divers.
Non, cela n'arrive pas qu'aux autres. Ce personnage, c'est peut-être vous demain, si tout contribue à vous amener à un point nommé. Le poids terrible des circonstances. L'influence d'un contexte dans les choix d'un individu. La cruauté d'évènements sans compassion et ce train roulant à grande vitesse, sans frein, où vous êtes passager et contre lequel vous ne pouvez rien.
Passionnant, frappant, et traité avec un juste sens de l'essentiel, ce cinéma brusque et peine, et lance avec violence et sans détour un message fort par une claque dont on risque de se rappeler encore longtemps.
Nous sommes tous de possibles acteurs de l'impossible qui n'arrive qu'aux autres. Les circonstances simplement peuvent grandement déterminer ce que vous êtes. Aussi inhumain que sympathique, à l'antre de la folie ou sur les bords d'un précipice, en déséquilibre chaque minute qui passe d'une existence lourde de souffrances accumulées et de malchance.
Violent, cruel mais réellement humain, ce truc.
Fullstorm
8
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le 17 sept. 2014

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Fullstorm

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