After Blue ou Paradis sale, appelez-le comme vous voulez, le dernier délire de Bertrand Mandico aurait pu aussi avoir comme titre Il faut tuer Kate Bush mais la susdite n'aurait peut-être pas apprécié. Le film va être adoré par ceux qui se passionnent pour un cinéma "merveilleux", en dehors des sentiers battus, et haï par d'autres, qui n'y verront que poudre de perlimpinpin aux yeux, et cela n'a rien à voir avec le fait d'être cinéphile ou non,mais plutôt avec ses propres sensibilité et attentes. Quoi qu'il en soit, visuellement, After Blue est affriolant de par sa créativité malgré la présence de quelques créatures gélatineuses (pourquoi faut-il en SF que les monstres soient gluants à ce point ?) surtout si l'on est conscient que le métrage a été tourné pour la plus grande part sur le plateau de Millevaches ! En revanche, côté scénario, on n'atteint pas des prodiges d'originalité dans un récit de chasse à la femme tueuse qui n'est qu'un prétexte à faire voisiner plusieurs genres : SF, bien sûr, mais aussi western et érotisme lesbien soft, sur une planète peuplée à 100% (ou presque) par la gent féminine. Quitte à négliger l'aspect narratif, le film aurait pu se passer de ce duo de voix off qui vient expliquer de lourde façon les tenants et les aboutissants de cette course à la poursuite de la dénommée Kate Bush. Par ailleurs, retrancher trente minutes aurait aussi permis de donner davantage de rythme sans perdre beaucoup de l'intrigue et de ses digressions. Dans ce film dont le réalisateur est la star principale, deux comédiennes tirent magnifiquement leur épingle du jeu, Élina Löwensohn et Vimala Pons, la seconde en particulier, dont le charisme sensuel sidère.