Emotion subtilement exprimée. Scénario très rigoureux et presque sans fausse note*, mise en scène fine, inventive, sobre (son coupé à l'instant même du décès durant le préambule, perte d'un enfant suggérée discrètement...multiples exemples tout au long du film, comme l'idée de la présence bienveillante du mari, quasi fantomatique, toujours présente sur la messagerie, ou la séance de maquillage, projection identitaire, avec le matériel de la maitresse...). Très intéressante idée relative à l'identité paternelle transmise à l'adolescent par le biais d'une femme, l'épouse légitime, qui de son côté a perdu un enfant issu du même père (substitution) et dont l'intrusion aura réhabilité l'autorité contestée de la mère, par sorte de transfert symbolique (les deux femmes allongées sur le même lit). Les dernières lignes de texte sur la falaise, prononcées par la mère au fils, sont d'ailleurs les mêmes mots que le défunt adressait à sa femme sur le répondeur. Mary, à l'identité double, incarne le magnifique rôle de passeuse d'âme.
(*) homosexualité de l'adolescent au choix assez discutable si l'intention est de souligner le trouble à l'ordre moral occasionné par la maitresse (la mère du garçon). Mais peut-être faut-il le voir autrement, puisque le sujet du film tourne autour des identités masquées, de l'influence d'autrui sur notre identité...
(7,5/10)