En 2005, arrive sur les écrans français une petite bombe réalisée par un scénariste très côté au Danemark, Ander Thomas Jensen. Ce sont « Les bouchers Verts », fable délirante et caustique révélant au monde un acteur hors du commun : Mads Mikkeklsen. L’année suivante ce sera « Adam’s apples » tout aussi décalé, la subtilité en plus. Et c’est le même Ander Thomas Jensen qui signe ici le scénario de « After the wedding ».
Le récit à tiroirs ingénieusement construit prend le spectateur en otage. Emmené dans un sens puis bousculé vers un autre, jamais il n’est cependant jamais désorienté. La mise en scène intentionnellement simpliste, s’attache au drame, et plus particulièrement au ressenti des personnages filmés parfois en très gros plan : une lèvre mordue, une larme sur une joue, les yeux… La parole n’est alors qu’accessoire et souvent trompeuse au regard du comportement et des attitudes de chacun, beaucoup plus révélateurs.
L’interprétation est extraordinaire, assez proche de certains films de Bergman. Mais celui qui emporte la palme est immanquablement Mads Mikkeklsen qui porte son personnage de Jacob avec une vraie pudeur d’acteur, lui donnant toute la sensibilité nécessaire et le rendant très attachant.
On peut reprocher à ce film son côté un peu trop dirigé au niveau des effets, mais cela ne lui retire en rien son authenticité, sa candeur et l’émotion forte qu’il dégage.