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Dans un futur empreint d'un mélange de sobriété « heureuse » et d’utopie technologique et capitaliste, la majorité des familles sont désormais recomposées et l'adoption (comme le clonage) semble une normalité. Afin d'accompagner ces nouveaux schémas, il est courant que les famille se dotent de robots culturels censés faire perdurer le lien culturel des origines des enfants adoptés.
C'est le cas de Yang, techno-sapiens en charge de Mika, qui vient soudain à s'éteindre. Le fragile équilibre familial est ébranlé, la famille se reposant grandement sur Yang pour mener chacun une vie épanouissante. Un choix à double tranchant, Mika étant culturellement pus proche de Yang que de ses parents. Un malaise se révèle alors. L’absence de Yang remet en question leur choix familiaux et individuels. A travers ses souvenirs enfouis de Yang — à peine quelques secondes enregistrées par jour — le film remet également en question ce qui fait nous des humains et ce qui est digne de mémoire. Il questionne l’identité, la mémoire, le bonheur, la transmission et même le deuil.
Ces bouleversements existentiels sont servis par un Colin Farrell toujours aussi charismatique, ainsi que par une réalisation soignée qui développe une esthétique de la mélancolie, chaleureuse et esseulée. Le film pose également quelques belles idées de mise en scène, comme le générique dansé qui permet rapidement de se faire une idée du contexte, où la représentation très poétique de la mémoire comme une foret.
Cependant le contexte et l’environnement éclipsent pour moi son histoire principale. Il est difficile de ne pas y voir une utopie capitaliste à la Elon Musk, où la technologie individualiste à résolu la question écologique sans remettre en cause le système et le rêve de la propriété privée, et où l’entreprise s’est substituée à l’État (le musée ne connait pas la technologie des techno-sapiens, révélateur de la mise à l’écart des institutions). En restant trop neutre Kogonada refuse de révéler ses intentions : cette société est-elle pour lui une utopie souhaitable ou au contraire un futur critiquable ?
Dommage que cet aspect au final assez rédhibitoire, alourdi de quelques maladresses et lourdeurs scénaristiques (trop d’éléments secondaires), vienne parasiter une histoire pourtant touchante et philosophique.
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Créée
le 16 juil. 2022
Critique lue 16 fois
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