Un peintre australien est lassé de la vie frénétique de New-York, et revient sur ses terres natales, à la recherche d'une modèle qui lui redonnera le gout et la passion pour l'art.
L'échec du Voyeur va en quelque sorte condamner la carrière de Michael Powell, qui ne réalisera plus que 5 films en une dizaine d'années, et il ne retrouvera jamais le faste de sa collaboration avec Emmeric Pressburger. Comme tout bon mercenaire, il va proposer ses services là où on le veut, et c'est l'Australie qui va lui proposer une sorte de diptyque avec They're a Weird Mob réalisé trois ans plus tôt et celui-ci, produit avec l'aide de James Mason. Le réalisateur a sans doute voulu faire une œuvre personnelle, celle d'un homme en bout de course qui veut retrouver son inspiration en allant ailleurs, l'intention est là, surtout grâce à Mason que je trouve intéressant dans son côté ours mal léché qui est plus subtil qu'il n'y parait. Mais ne soyons pas hypocrites : si le film a encore une (petite) réputation, c'est sans nul doute grâce à la présence de Helen Mirren, actrice débutante de 24 ans, qui n'a pas de grande inhibitions, au point qu'on la voit fréquemment nue, ce qui est très rare dans le cinéma anglo-saxon de cette époque. Mais son rôle est loin de se résumer à ça, mais à une fille un peu sauvage, couvée par une grand-mère rétrograde, qui est non seulement intéressée par cet homme d'un âge mur, mais qui veut aller vivre dans la civilisation australienne.
De plus, le film est très beau, bien qu'on dirait que l'office du tourisme du pays ait financé les plans, qui donnent envie à n'importe qui de partir en vacances, mais le gros défaut est que seuls James Mason et Helen Mirren sont bons. Car les autres sont dans un festival de cabotinages, de grimaces, ils ont tous l'air d'être ailleurs ; je pense notamment à Jack McGowran qui en fait des caisses.
Mais en résulte un film imparfait, attachant par bien des côtés, avec une très belle musique de Peter Sculthorpe, et une réflexion sur le renouvellement quand on a un âge avancé.
Le côté sulfureux de Helen Mirren fait d'ailleurs que le film sera coupé par la Columbia, avec une musique différente, et qu'il aura fallu attendre 2005, sous l'impulsion de Martin Scorsese pour voir enfin la version intégrale.