Soupçonné et filé par la police, un saboteur tente quand même de faire exploser une bombe au coeur de Londres. Le scénario est d'une simplicité enfantine et n'est pas dépourvu de l'humour d'Hitchcock. Pourtant, on trouvera dans ce film une des scènes les plus cruelles dans l'oeuvre du cinéaste, une séquence pleine de contre-temps ludiques dont on n'imagine pas, connaissant la roublardise de l'auteur, les conséquences inattendues. Au coeur du film, ce passage est le moment fort du film.
C'est aussi une des rares séquences où le réalisateur s'éloigne du lieu principal de l'action : un cinéma. Cette promiscuité entre la fiction et la réalité n'est bien sûr pas innocente et Hitchcock de signifier que la réalité n'est pas moins extraordinaire que les histoires qui défilent sur grand écran.
Privilégiant le récit policier, le cinéaste n'en glisse pas moins quelques indices psychologiques avec, parfois, une habileté qui nous fait regretter qu'Hitchcock ne leur ait pas portés davantage d'importance ou d'intérêt. La lâcheté et les scrupules du terroriste, la peine qu'éprouve son épouse donnent un certaine profondeur à ces deux personnages et inspirent à Hitchcock des idées originales de mise en scène. Dans le rôle du policier, John Loder est, quant à lui, un peu fade.